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Behrami le sensible

Valon Behrami, neuf mois après son expulsion contre le Chili en Coupe du monde, retrouve avec un bonheur non dissimulé l'équipe de Suisse, pour le match décisif de samedi en Bulgarie, comptant pour les éliminatoires de l'Euro 2012.

23 mars 2011, 09:11

«C'est une des choses qui m'ont fait le plus mal dans ma vie. Mais ceux qui sont concernés comprendront!» Valon Behrami se souvient du 26 juin 2010. Pendant la Coupe du monde, à Port Elizabeth, l'actuel joueur de la Fiorentina est expulsé par l'arbitre Al Ghamdi à la 31e minute du match contre le Chili. Son dernier match international en date.

Ce malheureux épisode a plongé le Tessinois dans une lutte intestine, un chasse à ses propres fantômes. «J'ai vécu des instants très difficiles», raconte-t-il. «Certains ne m'ont pas aidé après cela. J'en veux à beaucoup de gens, ceux qui étaient à mes côtés avant cela et qui ont paru heureux de ce qui m'arrivait. Je sais maintenant qui est vraiment avec moi.»

Fidèle à lui-même, franc et lucide mais pas polémiste, Valon Behrami refuse de donner des noms, précisant simplement ne pas croire que des membres de l'équipe de Suisse lui en ont voulu. «Des personnes ont dit que je portais le poids de l'élimination de la Suisse. J'ai eu le sentiment qu'ils avaient pris mon carton rouge comme quelque chose de personnel, alors que j'ai simplement essayé de faire mon travail. Je me disais que j'avais peut-être vécu mon dernier Mondial. Ce n'était pas facile à accepter.»

Le spleen qui étouffe le Tessinois depuis son passage de la Lazio à West Ham (été 2008) ne fait alors que s'accentuer. Ne se plaisant plus en Angleterre et dans son club londonien, l'ancien Luganais livre un bras de fer avec ses dirigeants durant tout le premier tour, exigeant sans succès de repartir vers l'Italie et une dolce vita qui lui manquent.

«Il y a eu une addition de facteurs négatifs, je ne me sentais plus bien dans ma vie. Même quand je jouais avec West Ham, souvent bien, parfois en marquant, je n'étais pas heureux. Je pensais pouvoir oublier ma déception du Mondial en un mois, mais tout a été bien plus compliqué.»

Dans ce contexte, le bon de sortie reçu par Behrami durant le dernier mercato hivernal pour rejoindre la Fiorentina et, enfin est arrivé comme une délivrance. Ce choix peut paraître curieux au regard de l'affaiblissement du Calcio, en comparaison avec la Premier League.

«Le championnat anglais est le meilleur au monde et le plus difficile», reconnaît le demi de bientôt 26 ans. «Mais une équipe comme West Ham, qui a de bons joueurs, est mal préparée tactiquement. C'est aussi pour cela que la Premier League est spectaculaire. En Italie, même le dernier de Serie A est au point tactiquement.»

Une rigueur dans les schémas qui n'a pas empêché le Tessinois de s'imposer rapidement en tant que titulaire, comme dans tous les clubs qu'il a fréquentés. «J'ai pu recommencer à jouer, et donc revenir en équipe de Suisse. C'était le plus important pour moi et j'en suis très heureux», glisse-t-il sincèrement.

Malgré son allure nonchalante et l'impression qu'il donne de ne pas être touché par les événements, le Kosovar d'origine est un sensible. Et un gagneur, transcendé par l'enjeu et la compétition.

«En Angleterre, tu joues le samedi et le reste de la semaine, tu as l'impression de ne plus être footballeur. En Italie, la pression des médias est constante. Il y a bien sûr des mauvais côtés, mais avec mon caractère, cela m'aide. J'aime être sans cesse sur la brèche.» /si

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