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«Décision mûrement réfléchie»

06 juil. 2011, 09:52

Après un ultime baroud d'honneur et un dernier titre en poche acquis aux championnats de Suisse d'été, Adrien Perez, le fer de lance du Red-Fish Neuchâtel, a quitté la scène aquatique. Sans regret, le Vaudois de Buchillon, âgé de 23 ans, explique son choix, fruit d'une lente réflexion, revient sur les plus beaux moments de sa carrière et évoque son futur, qui sera toujours aux abords des bassins. Interview.

Adrien Perez, votre choix d'arrêter votre carrière a de quoi surprendre...

De l'extérieur peut-être, mais ce choix ne constitue pas une surprise pour les personnes qui m'entourent, car ma décision a été mûrement réfléchie. Depuis le mois de mars, j'ai connu une baisse de motivation due à une accumulation de petites choses négatives. Le rapport avec l'entraîneur, si important en natation, s'est refroidi, mon envie de bouffer du kilomètre s'est estompée et mes résultats n'ont pas été aussi bons qu'espéré. Et puis, il y a bien des nageurs qui ont mis un terme à leur carrière à 17 ou à 20 ans, je ne suis donc de loin pas le premier, ni certainement le dernier.

Il y a pourtant les Jeux olympiques de Londres qui se profilent...

J'y ai pensé et m'étais approché, dans ce sens, de Guennadi Touretski (réd: ancien entraîneur du mythique Alexandre Popov et de l'équipe nationale helvétique), avec qui j'avais déjà travaillé à l'époque où je m'entraînais à Macolin. Cela dit, comme il s'occupe également d'Ian Thorpe, j'aurais dû prévoir un budget important, que je n'étais pas prêt à investir compte tenu du risque élevé d'échec. Gagner une seconde et demie sur 50 mètres en six mois afin de se qualifier pour les Jeux relève du miracle. Il faut regarder la réalité en face.

En tout cas, il n'y avait pas plus belle façon de quitter le milieu après douze ans.

C'est vrai. Avec un titre de champion de Suisse et une médaille d'argent sur 50m dos, je ne pouvais espérer meilleur adieu. J'ai en plus la chance de partager ce titre historique sur 50 mètres papillon avec un trio d'amis (réd: Maximilien Ban, Christzian Schneiter et Nico van Duijn) avec qui j'ai partagé des expériences extraordinaires. Rien que pour cela, cette médaille vaut son pesant d'or.

Quel souvenir conserverez-vous en premier de votre aventure aquatique?

Sans hésiter, ma participation aux Jeux de Pékin. Y prendre part constitue un rêve pour tout nageur et j'ai eu le privilège de pouvoir le vivre une fois dans ma vie. En Chine, j'ai été impressionné par l'immensité de la manifestation et ai eu l'opportunité de côtoyer d'immenses sportifs, à l'instar d'un Federer ou d'un Nadal, qu'on croit inaccessibles et qui pourtant sont très ouverts.

Il paraît cependant que vous n'allez pas quitter le milieu de la natation.

Quand on naît poisson, on reste poisson toute sa vie. Mon but est d'embrasser une carrière d'entraîneur. Je veux apporter aux autres, pendant que c'est encore frais dans mon esprit, tout ce dont j'ai pu bénéficier moi-même en tant que nageur. D'ailleurs, j'avais déjà aidé ma sœur (réd: Laetitia Perez, nageuse à Lausanne Natation) à se qualifier pour les Mondiaux de 2009. Je veux désormais l'emmener jusqu'aux Jeux de 2012, sinon de 2016. Parallèlement, je vais entreprendre au mois d'août une formation Passerelle à Lausanne, pour pouvoir entrer ensuite à l'Université. Avec le but de devenir professeur de sport. Je le répète: quand on naît poisson, on reste poisson.

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