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Un Allemand au service de la Suisse

21 sept. 2011, 10:54

En football ou en hockey, c'est courant. Mais en cyclisme, il est rare de voir un étranger au poste de sélectionneur national, du moins dans les nations de grande tradition cycliste. Une nouvelle fois, la Suisse innove: cette année, aux Mondiaux, l'Allemand Torsten Schmidt (39 ans) encadre l'équipe nationale. Et ce n'est pas un hasard.

Cet ancien pistard et coureur professionnel (de 1996 à 2006) connaît bien Fabian Cancellara. Directeur sportif dans le Team CSC depuis 2008, puis à Saxo Bank et maintenant à Leopard Trek, il suit la carrière du Bernois de près. Quand il a succédé à René Savary (en place depuis 2005) cet été, les bruits ont vite couru. Il se murmure que le grand «Cance» a forcé le départ de l'ancien sélectionneur pour placer un de ses amis. Le tout avec le consentement de ses habituels équipiers en équipe nationale (lire encadré).

«J'ai accepté très volontiers ce nouveau rôle», déclare pour sa part Torsten Schmidt. «Cela représente un joli défi. J'ai été touché par la confiance accordée par la fédération helvétique.» D'accord, mais que connaît cet Allemand du cyclisme suisse? «En tant que coureur, puis comme directeur sportif, j'ai toujours suivi et apprécié les performances des coureurs helvétiques», rassure-t-il. «Depuis ma nomination, j'ai suivi les performances de chacun. Je suis aussi en contact presque quotidien avec Fabian Cancellara. En Suisse, le potentiel est intéressant. Pour un si petit pays, les résultats sont plutôt bons. On voit que c'est une nation de cyclisme.» Là, tout le monde ne va pas être d'accord.

«Courir intelligemment»

Malgré tous ces compliments, les Helvètes (onzièmes au classement mondial à mi-août) se retrouvent à quatre à Copenhague pour la course sur route de dimanche. «C'est dommage», regrette Torsten Schmidt. «Les règlements sont ainsi faits et c'est peut-être un problème de génération, comme tous les pays en connaissent. Il y a toujours des hauts et des bas. Avec Fabian Cancellara, la Suisse possède un champion hors norme. Mais il y a aussi des coureurs comme Michael Albasini, vainqueur d'une étape à la Vuelta cette année, Grégory Rast, Martin Kohler ou Mathias Frank capables de signer de très bons résultats à haut niveau.»

Il ne sera pourtant pas facile d'établir une tactique dimanche avec un aussi petit effectif. «Il faudra courir intelligemment», prévoit Torsten Schmidt. «Nous n'aurons pas les moyens de prendre la course en main. L'équipe est constituée de bons coureurs (Albasini, Cancellara, Rast et Kohler). Le mélange des qualités nous donnera plusieurs moyens pour agir.» Et ce ne sera pas évident sur un circuit si peu sélectif.

La classe de Cancellara

Dans l'immédiat, cet après-midi, lors du chrono mondial, Torsten Schmidt sera placé dans une situation inhabituelle. L'Allemand roulera pour un Suisse, Fabian Cancellara, contre son principal rival, son compatriote Tony Martin. «Mon cœur bat pour la Suisse», clame-t-il dans l'hôtel des Suisses situé dans la charmante bourgade d'Hillerod. «Tony Martin est un magnifique coureur. Il est en très grande forme. Ce sera un joli duel, mais je suis convaincu que Fabian peut gagner. Contrairement au Tour de France ou à la Vuelta, cela va se jouer sur un jour. Je pense que la classe de Cancellara lui permettra de défendre son titre avec succès.» Même si Tony Martin n'en fait pas son principal adversaire, en citant plutôt Wiggins et Millar.

Qui sera arrosé d'or sous la pluie danoise et sur ce circuit piégeux? Torsten Schmidt connaît peut-être la réponse. / jce

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