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Philippe Gilbert s'impose sur ses terres

21 avr. 2011, 08:31

Devant un public aux anges, Philippe Gilbert a dominé la montée du mur de Huy, hier, pour s'adjuger la Flèche wallonne. Trois jours auparavant, le Belge avait remporté la Gold Race.

Le public massé au long du chemin des Chapelles a communié avec son coureur, qui a cherché les mots après la course pour décrire ce moment privilégié avec des spectateurs pleurant d'émotion: «Les 100 derniers mètres étaient vraiment... C'était fabuleux, ça restera une victoire phénoménale!»

Tout aussi phénoménale, l'attaque de Gilbert l'a propulsé loin devant ses adversaires à 300 mètres de la ligne, une distance considérable dans le stade à ciel ouvert du mur de Huy. «Ils ont commis une erreur de placement», a estimé le Wallon à propos des deux favoris, les Espagnols Joaquin Rodriguez (deuxième, comme en 2010) et Alberto Contador (onzième).

Dans le faux plat des 100 derniers mètres, Philippe Gilbert a pu ainsi savourer à loisir son succès. Le plus inattendu d'après lui, puisqu'il ne pensait pas pouvoir rivaliser avec les purs grimpeurs sur cette pente très raide (plus de 12% sur les 900 derniers mètres), à cause de son poids, qui approche les 70 kilos.

Il a expliqué s'être même entendu avec le Kazakh Alexandre Vinokourov (quatrième), lui aussi soucieux d'éviter une confrontation directe avant la montée de Huy. Les deux hommes, deux tempéraments d'attaquants qui s'entraînent parfois ensemble dans les environs de Monaco, ont pensé attaquer aux dix kilomètres. Mais, faute de s'être retrouvés au moment prévu, ils ont attendu l'explication finale après l'échec de toutes les tentatives (Kiryienka et Lövkvist, puis Pineau et Marcato).

Visiblement très à l'aise après s'être économisé en début de course, Gilbert s'est placé dans les premiers rangs dès le pied de la montée. Il a jaugé, contrôlé en permanence la situation avant de se dégager sans que Rodriguez, pourtant vigilant, puisse revenir. «Il n'y avait rien à faire contre lui», a reconnu le grimpeur catalan, présumé le plus fort dans l'exercice très particulier qui consiste à lutter contre la pente.

Interrogé sur ses limites, le Belge a souri: «Je ne sais pas, je ne sais plus...» Et d'expliquer qu'il ne pensait pas pouvoir gagner au mur de Huy, que cette victoire allait lui donner des idées pour des courses arrivant dans des côtes très raides, comme le Tour d'Emilie, une semi-classique italienne de fin de saison.

Mais, avant de se projeter vers de nouveaux horizons, entre autres la première semaine du Tour de France, Gilbert a surtout en tête le rendez-vous de dimanche, dans Liège-Bastogne-Liège. C'est en position de grandissime favori, au registre étendu, qu'il abordera le troisième acte de la semaine ardennaise, le plus prestigieux.

«J'ai changé un peu ma façon de courir», a d'ailleurs reconnu le premier vainqueur wallon de la «Flèche» depuis Rik Verbrugghe (2001). «Après le Tour des Flandres, beaucoup m'ont dit que je n'aurais pas dû attaquer. En revoyant la course, je pense que si je n'attaque pas, je gagne certainement. Je suis rapide au sprint, je suis capable d'«exploser» dans le dernier kilomètre. C'est aux autres de me lâcher.»

Albasini à son aise

Meilleur des cinq Suisses engagés en l'absence d'un Fabian Cancellara au repos, Michael Albasini a montré qu'il était à l'aise sur les pentes du mur d'Huy. Avec son douzième rang final, le Thurgovien a terminé dans le sillage d'Alberto Contador. Il y a un an, le coureur de l'équipe HTC avait déjà brillé en se classant onzième. si-afp

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