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Loosli le «gregario»

Dans l'ombre médiatique de Fabian Cancellara, David Loosli, l'autre Bernois du Tour, assume avec bonheur son travail d'équipier au sein de l'équipe italienne Lampre.

15 juil. 2009, 10:14

Hier, à Limoges, un jeune fan français a mordu à l'hameçon de ce beau maillot rose fluo griffé Lampre. Appâté par l'éclair flashy qui tranchait avec le ciel gris et humide de ce matin limousin, le gamin, une main enfouie dans sa poche et le regard intimidé, s'est approché du dossard 135. Sur son programme glacé, il a lu l'autographe de David Loosli, Bernois de 29 ans et troisième coureur suisse de ce Tour de France 2009 avec Fabian Cancellara (Saxobank) et Grégory Rast (Astana).

Actuellement 98e du classement général à 48'19'' de l'Italien Rinaldo Nocentini, David Loosli roule en taulier à l'occasion de sa troisième Grande Boucle (105e en 2004 et 99e en 2005). Le «gregario» de la Lampre assume son rôle d'équipier avec bonheur. «Je le vis sans problème. Le fait d'être un équipier te donne plus de liberté pour aller dans des coups», explique Loosli, qui espère se glisser bientôt dans la bonne échappée. «Lors de cette deuxième semaine, il y aura plus de place pour un coureur comme moi par rapport à une première semaine verrouillée par les sprinters. C'est possible de gagner une étape.» Hier, la troisième victoire au sprint de Mark Cavendish n'a pas donné raison au Bernois...

Le début de carrière de David Loosli laissait entrevoir un destin plus glorieux que celui de porteur d'eau. Troisième du championnat du monde M23 de Zolder en 2002 et vainqueur de la route du Sud en 2003, le Bernois n'a pas vraiment confirmé ses prometteurs débuts. Aujourd'hui, son autographe ne vaut de loin pas celui de son ami Fabian Cancellara. «Je n'ai jamais rêvé de gagner le Tour. Je suis assez bon partout, mais, dans la montagne, je ne peux pas suivre les meilleurs», analyse le protégé de Fabrizio Bontempi, qui paie sans doute sa surpolyvalence alors que «Spartacus» s'est forgé une légende sur ses exceptionnelles qualités de rouleur.

«Je ne suis pas jaloux de la réussite de Fabian. Il le mérite et c'est bon pour le cyclisme suisse», poursuit Loosli, qui s'entraîne souvent avec le champion olympique de Pékin. «Je vis à quatre kilomètres de chez lui. On se connaît presque depuis vingt ans. Avec le maillot jaune sur les épaules en début de Tour, c'est logique que les médias aient beaucoup parlé de lui.»

David Loosli ne pédale pas dans la jalousie. Epanoui au sein du collectif Lampre - o`u il est sous contrat depuis 2005 -, le Bernois apprécie la mentalité italienne d'un groupe habituellement dévoué à sa star Damiano Cunego, vainqueur du Giro 2004 et absent sur le Tour cette année. «J'aime l'esprit qui règne dans mon équipe. Je n'ai jamais connu autre chose qu'un management à l'italienne», détaille Loosli, qui avait débuté sa carrière en 2004 au sein de la Saeco.

Fabrizio Bontempi, son directeur sportif, apprécie les qualités d'équipier modèle du Suisse. «David est un grand travailleur et il sait se mettre au service de Cunego, de Bruseghin ou de Ballan. Je sais aussi qu'il a les qualités pour partir dans un coup et gagner une étape», glisse le technicien italien, qui doit composer avec l'absence du petit prince Cunego. Pas simple...

La Lampre pointe actuellement à l'avant-dernier rang du classement par équipes, à plus d'1h35'38'' des AG2R du maillot jaune Nocentini. Alors, David Loosli peut presque prendre le temps d'évoquer les sujets forts de ce Tour 2009. Le retour de Lance Armstrong? «C'est impressionnant toute l'attention qu'il y a autour de lui. Je pense que c'est un bien pour nous les cyclistes», estime le Bernois, qui n'évite pas la partie plus obscure du débat. Tous dopés? «Il y a beaucoup plus de contrôles qu'il y a 15 ou 20 ans. Cela prouve que l'on veut chercher les tricheurs. Ce n'est pas le cas dans de nombreux autres sports, où l'on dit que l'on ne trouve rien, qu'il n'y a pas de dopage. Mais c'est justement parce qu'on n'y cherche rien...», argumente David Loosli, qui a subi deux contrôles antidopage depuis le départ de Monaco. /FMA

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