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«Le vélo a changé de culture»

29 sept. 2011, 10:40

«Le cyclisme est sur la bonne voie. Notre sport a changé sa culture du dopage pour celle de l'antidopage.» Pat McQuaid avait le sourire à Copenhague. Le président de l'Union cycliste internationale (UCI) a tiré un bilan positif de la saison 2011. Et ce n'est pas un jeu de mots. «Nous avons vécu l'un des meilleurs Tour de France de ces dernières années», ajoute l'Irlandais. «Notre collaboration avec l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) a été excellente. Tous les tests ont été négatifs. C'est très bon pour notre crédibilité et la restauration de notre image.»

La perception du vélo change, partout. «Les médias ne parlent plus que du dopage, mais aussi de sport concernant le cyclisme», reprend Pat McQuaid. «Un cas comme celui de Kolobnev n'a pas provoqué un scandale international.» Pourtant, le Russe n'était pas le premier venu...

Incontestablement, la politique menée par l'UCI pour lutter contre le dopage porte ses fruits. «Nous sommes devenus une référence dans ce domaine», se félicite Pat McQuaid. «La mise en place du passeport biologique apporte de bons résultats.»

Plus réjouissant, les cas de dopage révélés grâce à ce programme de dépistage ont abouti à des suspensions. A chaque fois, le Tribunal arbitral du sport (TAS) a prononcé un jugement favorable à l'UCI dans les cas litigieux (Caucchioli et Pellizotti). «Cela renforce la crédibilité de ce passeport», relève le président irlandais.

«Contrôles intelligents»

L'introduction de l'interdiction des injections durant le Tour d'Italie a apporté des résultats concluants. «L'utilisation des glucocorticoïdes a nettement diminué», constate l'Italienne Francesca Rossi, directrice la Fondation de lutte contre le dopage de l'UCI. «Avant, ce genre de substances étaient trop présentes dans le sang des athlètes. Maintenant, ils ont pratiquement disparu.» La limite tolérée est de 39 nanogrammes. Il se murmure pourtant que l'usage des corticoïdes a fait son retour dans le milieu...

Grâce au passeport biologique, mis en place fin 2007 à travers 21 000 tests, les responsables de la lutte antidopage vont mettre en place une stratégie basée sur les «contrôles intelligents». Plus ciblés, mais peut-être pas moins nombreux. «Parfois, nous devons prélever trois échantillons d'un athlète pour les faire analyser par des laboratoires différents», indique Pat McQuaid.

Pour l'instant, le nombre de tests (8700 en 2011, 60% pour l'EPO) n'a pas baissé. Même si certains prétendent le contraire...

Nouvelles méthodes

De nouvelles méthodes de détection pourraient bientôt être introduites. «Le nouveau test pour détecter l'hormone de croissance avance bien», assure la très discrète Francesca Rossi. «Nous sommes en phase de finalisation de la méthode avec les laboratoires concernés.» Cela va moins vite pour le projet mené avec l'Agence mondiale antidopage (AMA) pour la détection des traces de plastique dans le sang lors des transfusions sanguines. Peut-être que Contador passera entre les gouttes...

L'autre champ de bataille de la lutte est justement l'aspect juridique. Dans le cas Contador, la procédure a pris beaucoup de temps. Les audiences sont prévues fin novembre devant le TAS et la décision devrait tomber avant la fin de l'année. Rappel, cette affaire a débuté en juillet 2010. Le premier jugement d'absolution de la fédération a tout retardé. «Afin d'éviter ce genre de situation, nous étudions la possibilité de pouvoir traiter certains cas via une commission indépendante, en dehors des fédérations», livre Pat McQuaid.

Et la base?

Autre immense chantier: les juniors et les amateurs. Si l'UCI a remporté de belles batailles et avance bien dans la lutte antidopage à haut niveau, la base de son sport est encore trop soumise aux anciennes habitudes. «Nous devons nous améliorer dans ce domaine», reconnaît Pat McQuaid, qui a envoyé une lettre très dure au comité de la fédération iranienne suite aux cas positifs de cinq jeunes Iraniens. «Nous travaillons avec les fédérations nationales et le pourcentage des coureurs contrôlés augmente dans les principaux pays. Le plus important est l'éducation. C'est pour cela que nous avons organisé une conférence avec les juniors dans le cadre de ces Mondiaux.»

La guerre contre le dopage n'est de loin pas terminée. Mais l'Union cycliste internationale a gagné quelques belles batailles. Peut-être la plus importante, celle de la restauration de l'image de son sport.

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