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Le prix de l'audace pour Andy Schleck

22 juil. 2011, 08:35

Parce qu'il a osé, enfin, qu'il a pris des risques et qu'il a joué son va-tout, à soixante kilomètres de l'arrivée, Andy Schleck a pris une autre dimension. Lui qui était raillé pour son attentisme et sa tactique discutable a pris tout le monde de court. Ses adversaires, en particulier. De toute évidence, ils ne l'ont pas pris au sérieux lorsque le Luxembourgeois a quitté le peloton au milieu de l'Izoard. Ils ne se sont pas davantage méfiés lorsque l'écart, 2'15 au sommet du col, a grimpé jusqu'à 4'20 alors qu'ils ne cessaient de se regarder. Finalement, dans le Galibier, c'est un combat un contre un qui s'est dessiné tout au long des vingt derniers kilomètres: Andy Schleck, lancé dans une offensive de grande envergure face à Cadel Evans, désigné par tous ses rivaux comme l'homme à abattre.

Dès lors, ceux-ci l'ont abandonné à son sort. A lui tout seul, l'Australien a bouché deux minutes. Ne croyez pas qu'il limite seulement les dégâts! Par rapport à ceux qui peuvent l'inquiéter dans le chrono, il a encore mis quelques secondes de côté.

La «perf» du jour, peut-être même de ces dernières années, est donc pour Andy Schleck. Il lui fallait une grande dose de culot pour partir d'aussi loin. Or, il a pris sa chance en sortant sans provoquer la moindre réaction auprès de ses adversaires. «J'avais ça dans la tête», sourit-il. «Je ne veux pas finir quatrième à Paris. Je devais donc tout risquer. Ça passe ou ça casse. Et ça a pass酻

Le Luxembourgeois n'avait pas le souvenir d'avoir été aussi audacieux. Et pour cause, il n'a pas souvent démontré un état d'esprit aussi conquérant. «Ça fait longtemps que je n'avais pas produit un tel effort. Soixante kilomètres, c'est long. J'ai roulé à bloc parce que chaque seconde peut compter. Il est évident que je voulais prendre le maillot. Mais je ne suis pas déçu pour autant. Il reste encore deux étapes pour le «chiper» à Thomas Voeckler. Mon seul objectif, c'est le maillot jaune. Je regarde plus loin que la victoire d'étape.»

Doublé des frangins

Andy Schleck ne doit pas en rester là. Il lui faudra encore passer à l'attaque dans les virages de l'Alpe d'Huez afin de repousser un peu plus encore Cadel Evans. Au passage, il convient de relever que les «frangins» Schleck réalisent un doublé familial historique grâce au coup de reins de l'aîné.

Fränck s'était contenté de rester dans les roues durant toute la montée. Il n'était pas le moins frais au moment d'aller grappiller quelques secondes sur la ligne, deux grosses minutes après l'arrivée d'Andy. L'autre vainqueur du jour, c'est donc Cadel Evans. Il a repoussé Ivan Basso, écarté Alberto Contador et Samuel Sanchez. Il a certes une grosse minute de retard sur Andy Schleck au général. Mais c'est un écart qu'il peut, qu'il devrait combler lors du contre-la-montre, samedi. A condition qu'il ne cède plus de terrain au sommet de l'Alpe d'Huez. Hier, l'ancien champion du monde a tout de même réalisé l'ascension la plus rapide alors qu'il n'a pas reçu le moindre soutien de ses adversaires. Quand bien même ils s'enterraient en même temps qu'ils laissaient partir Andy Schleck.

Pour Alberto Contador, distancé à 1,5 kilomètre de l'arrivée, c'est certainement terminé. Il a concédé une grosse minute et demie à Cadel Evans. Le bulletin médical, hier soir, indiquait qu'il a souffert durant la journée de douleurs articulaires au genou droit. «J'ai vécu une mauvaise journée», admet-il. «Les jambes ne répondaient pas. Dans les dix derniers kilomètres, je me sentais même très faible. Je ne m'attendais pas à ça. Maintenant, je pense avant tout à me reposer. La victoire, pour moi, c'est terminé.»

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