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La valse des leaders sourit à Cunego

14 juin 2011, 10:33

Le Tour de Suisse s'est parfaitement lancé durant le week-end de Pentecôte. Il a connu trois leaders différents: Fabian Cancellara, vainqueur du contre-la-montre de Lugano, le Colombien Juan Mauricio Soler, premier dimanche à Crans-Montana et l'Italien Damiano Cunego, deuxième tant en Valais qu'à Grindelwald.

La montagne à haute dose a façonné le classement général après trois jours. Cunego (Lampre) est un leader parfaitement crédible. L'Italien s'est fait l'auteur d'un effort prodigieux dans la montée de la Grande-Scheidegg, un col de 16 km avec des pointes à 22%, où il a gommé seul plus de deux minutes d'écart sur un groupe de tête où se trouvaient des coureurs comme Andy Schleck, Peter Sagan, Laurens Ten Dam ou Jakob Fuglsang.

Le vainqueur du Giro 2004 a rattrapé les derniers rescapés d'une très longue échappée, qui s'est dessinée dès le 20e kilomètre, à 500 mètres du sommet avant de plonger dans une descente véritablement vertigineuse. Cunego était poursuivi d'abord par son compatriote Christiano Salerno (Liquigas), visiblement prêt à prendre tous les risques pour le rejoindre. Salerno a même dépassé la limite et n'a pu éviter la chute. Il a été transporté à l'hôpital où l'on craignait une fracture de la clavicule. Mais Cunego n'était pas débarrassé de la menace des Liquigas puisque, juste avant la fin de la descente, il était rejoint par Sagan. Ce dernier faisait parler sa puissance dans le sprint et ne laissait aucune chance à Cunego pour la victoire d'étape, cueillant ainsi son sixième succès de la saison.

Damiano Cunego est désormais nanti d'un avantage de 54'' sur Soler, un peu défaillant sur la Grande-Scheidegg après son numéro à Crans-Montana. Le Colombien avait alors parfaitement su exploiter la rivalité entre Frank Schleck et Cunego pour jaillir à 700 mètres de la ligne et remporter un premier succès depuis sa victoire à Briançon dans le Tour de France 2007, qu'il avait terminé avec le maillot de meilleur grimpeur.

Cunego reste aussi à la merci des Néerlandais Bauke Mollema et Ten Dam. «Je ne sais pas si je vais pouvoir tenir jusqu'au bout mais je me battrai pour ce maillot jaune», assure-t-il. A 29 ans, l'ex-prodige du cyclisme italien a surpris ses supporters cette année en faisant l'impasse sur le Giro. «J'ai préféré axer ma préparation sur le Tour de France. Si je veux pouvoir y jouer un rôle, je dois y arriver dans une condition optimale.» Le vainqueur de l'étape de Romont a donc observé une pause après le Tour de Romandie avant de s'astreindre à un stage sur les pentes de l'Etna. Il assure qu'il n'a pas cédé au changement en raison de son implication - qui reste totalement à prouver - dans une affaire de dopage instruite par le procureur de Mantoue.

Pour les Suisses, l'éclaircie est venue de Fabian Cancellara, vainqueur spectaculaire du premier contre-la-montre à Lugano. Un brin nerveux à l'idée de courir devant son public, le Bernois n'a toutefois laissé que des miettes à ses adversaires. Il a relégué l'espoir américain Tejay Van Garderen à 9'' et Peter Sagan, déjà en vue, à 17'' sur les 7,3 km du parcours vallonné. Mais cette fois-ci, le quadruple champion du monde du chrono n'a pu conserver sa tunique jaune plus que 24 heures. La montée vers Crans-Montana lui a été fatale. Il a lâché prise à 17 km de la ligne. Sur le relief alpin, il a laissé la place à Mathias Frank et Johann Tschopp. Les deux coureurs de l'équipe BMC figuraient encore avec les meilleurs dimanche à Vermala mais à deux kilomètres de la ligne, ils n'ont pu résister à la première attaque de Soler. Hier, ils n'ont jamais pu lutter pour la victoire sur les pourcentages de la Grande-Scheidegg.

La quatrième étape emmènera aujourd'hui les coureurs de Grindelwald à Huttwil dans l'Emmental sur 198,4 km sans difficulté notoire. Une étape qui devrait couronner un des nombreux sprinters présents sur ce Tour de Suisse. / si

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