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La science au service d'Alberto Contador

16 juin 2011, 09:07

L'Agence mondiale antidopage (AMA) pourrait envisager de modifier les règles concernant le clenbuterol. Cet anabolisant figure actuellement sur la liste noire des produits dopants et il avait été détecté dans l'organisme d'Alberto Contador lors du dernier Tour de France.

Alberto Contador, triple vainqueur de l'épreuve (2007, 2009 et 2010), a contesté toute pratique dopante, affirmant qu'il avait ingéré par inadvertance cette substance interdite en mangeant de la viande contaminée. Suspendu pour un an en septembre, le cycliste a été blanchi par la Fédération espagnole (RFEC), qui a prononcé en février un non-lieu après avoir accepté son argument.

Un recours en appel a été déposé à l'initiative de l'Union cycliste internationale (UCI) et de l'AMA devant le Tribunal arbitral du sport, qui devrait se pencher sur l'affaire en août, soit après la prochaine édition du Tour de France où Contador devrait défendre son titre. Ce mois-ci, cinq joueurs de la sélection mexicaine de football également contrôlés positifs au clenbuterol ont eux aussi invoqué, avec l'appui de leur fédération, la thèse d'une contamination accidentelle par ingestion de viande.

Pour le Dr Olivier Rabin, directeur scientifique de l'AMA, les autorités de lutte contre le dopage dans le sport devraient évoluer et prendre en compte le «contexte» avant de recourir à une suspension automatique de deux ans. «Il y a très peu d'affaires liées au clenbuterol, il n'est par conséquent pas impossible de les gérer au cas par cas», a-t-il dit.

«La crainte d'une contamination de viandes par des substances dopantes n'est pas nouvelle», a-t-il souligné, rappelant par le passé des contaminations à la testostérone. «Dans un petit nombre de pays, il existe un risque que de la viande soit contaminée au clenbuterol, c'est une chose qu'on trouve dans la littérature scientifique.»

«Nous pourrions faire des recommandations au comité exécutif de l'AMA et dire qu'à un certain niveau de concentration, c'est assurément du dopage, mais qu'à un autre niveau, il pourrait y avoir prise en compte du contexte des résultats précédents et suivants de l'athlète», a-t-il ajouté.

Tout changement des règles doit être adopté par le conseil exécutif de l'AMA, dont la prochaine réunion aura lieu à la mi-septembre. Des propositions spécifiques sur le clenbuterol pourraient être réglées dès la semaine prochaine, lors d'une réunion à Montréal du groupe de travail des experts des laboratoires de l'AMA.

Pour le Dr Rabin, toute la complexité tient au fait que la quantité de clenbuterol détectée dans l'organisme d'un sportif ne peut suffire seule à trancher entre la pratique dopante et la contamination accidentelle. «N'importe quelle quantité peut traduire du dopage. C'est la difficulté de la situation: il peut s'agir de dopage ou il peut s'agir de quelque chose d'autre», souligne-t-il.

Le clenbuterol est parfois utilisé dans l'élevage pour accroître la masse musculaire et réduire la masse graisseuse du bétail. «En Europe, le contrôle sanitaire des viandes est absolument strict, et les éleveurs sont passibles de peine de prison et de lourdes amendes. Mais il y a eu aussi des cas en Chine et au Mexique», poursuit le Dr Rabin. / si-reuters

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