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L'univers impitoyable du mythique Grand Raid

Effrayant tout autant que mystérieux, le Grand Raid exerce, depuis ses débuts, une fascination unique sur tous les passionnés de VTT. Une course où, dans l'imaginaire populaire, le réel se confond avec le surnaturel.

22 août 2009, 11:26

Depuis vingt ans, le Grand Raid reste un mystère impénétrable pour les simples spectateurs. Seuls ceux qui ont arpenté ses sentiers sont capables de raconter la fascination qu'exerce sur eux cette course mythique.

Décryptage des passages clé de la course avec le Ponlier Ludovic Farhni, vainqueur en 2004.

La Croix-de-Cœur et le lever du soleil

6h15: le départ est donné depuis Verbier (1500m), où les coureurs peu échauffés attaquent d'emblée la première bosse - La Croix-de-Coeur -, située à 2174m d'altitude, avant de redescendre ensuite sur La Tsoumaz (1500m). «Le départ est assez rapide puisqu'il faut veiller à réchauffer son corps à cause de la température glaciale», relate Ludovic Fahrni. «Après l'arrivée en haut du sommet, la descente jusqu'à La Tsoumaz est importante pour l'organisme et on doit penser à enfiler un gilet pour ne pas prendre froid. La course est encore longue.» Très longue...

La montée paisible aux Collons

A Nendaz (1325m), la température augmente progressivement, si bien que les vététistes commencent à se déshabiller. Après une portion technique où les sentiers étroits demandent une grande vigilance, les athlètes grimpent le long d'une route goudronnée en direction des Collons (1800m). «En descente, alors que nous roulons déjà en petit groupe, il faut essayer de creuser un petit écart, histoire de prendre ensuite la bosse en douceur et ménager ainsi son organisme», explique Ludovic Fahrni. «Lors de l'ascension, on jauge nos adversaires et on s'observe mutuellement, mais pas question de lancer une attaque à 70km de l'arrivée. Ce serait de la pure folie.»

Mandelon et les premiers coups de poker

Les concurrents passent par Hérémence (1237m), puis le village de Mâche, avant de s'atteler au Mandelon (2200m). «Vers Mâche, après plus de 2h de course, on ressent les premiers signes de fatigue. Il ne faut donc pas trop solliciter les muscles et bien gérer son effort», relance Ludovic Fahrni. «Lors de la monté, les premières attaques se produisent, la plupart du temps en vain.»

A Eison, on ne se pose plus de questions

A Evolène (1380m) et plus de quatre heures de course, place aux premiers coups de chaleur. La fatigue se fait de plus en plus sentir. A l'inverse, la stratégie de course disparaît depuis Eison (1650m) et la montée sur la Vieille. «A partir de là, on rentre dans un tel état de souffrance qu'il ne faut surtout pas réfléchir. On met le cerveau sur «off» et notre corps devient une machine», concède Ludovic Fahrni. «A cela, s'ajoutent les problèmes respiratoires dus au manque d'oxygène, puisque nous montons en altitude.»

L'enfer de la «Potence»

Les coureurs poussent leur vélo pour gravir le point fort de l'épreuve, le Pas-de-Lona, qui culmine à 2787 mètres. «On pousse un corps qui ne réagit plus au-delà de ses limites. C'est uniquement notre force mentale qui nous fait avancer», poursuit Ludovic Fahrni.

Surviennent le Bosset et la descente finale sur Grimentz (1572m), après plus de six heures d'efforts. «Le pire, après ces terribles ascensions, est qu'il faut garder sa lucidité car la fin est très technique. Mais on ne pédale pratiquement plus, on contrôle simplement nos trajectoires pour éviter les chutes. A la fin de la course, l'effort et la douleur sont tels qu'il faut être aidé pour descendre du vélo.»

Ils ont vaincu le Grand Raid. /LME

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