Votre publicité ici avec IMPACT_medias

«J'attaquerai dans les Alpes»

19 juil. 2011, 09:49

Il y a des signes qui ne trompent pas. Une semaine plus tôt, Alberto Contador paraissait tendu, l'air grave. Dans une salle surchauffée, il n'était alors question que de son genou. Hier, c'est avec le sourire aux lèvres, n'hésitant pas à plaisanter et affichant une attitude bien plus détendue, qu'il s'est présenté devant la presse. L'atmosphère était joyeuse, presque irréelle compte tenu du retard que compte toujours l'Espagnol sur ses principaux rivaux. Il n'a pas dit son dernier mot, c'est certain.

Alberto Contador, comment vous sentez-vous?

Je me sens mieux qu'à l'approche des Pyrénées. Je suis en meilleure condition. Mais je maintiens que disputer le Giro n'était pas la préparation idéale pour le Tour de France. J'ai ressenti la fatigue du Tour d'Italie. En outre, j'ai souffert de mes chutes. Mon coup de pédale n'était pas naturel. Mais je progresse. La confiance revient en même temps.

Estimez-vous avoir encore vos chances dans ce Tour?

Les écarts sont importants, certes. C'est pourquoi il faut désormais profiter de toutes les opportunités qui restent d'ici Paris. Mais sans le temps perdu lors de la première journée, lorsque j'ai été retardé par une chute, je serais en position de gagner le Tour de France. Les trois étapes alpestres sont importantes, chacune pour un motif différent.

Pouvez-vous détailler ces trois rendez-vous?

A Pinerolo (réd: demain), je me méfie surtout du final et de la dernière descente. Elle est très dangereuse. Elle pourrait l'être d'autant plus que les prévisions de la météo ne sont pas bonnes. Le lendemain, on arrive au sommet du Galibier (réd: 2645 m d'altitude). Mais avant ça, il y a le col Agnel (réd: 2744 m), une ascension incroyable avec 10 derniers km très difficiles. Dans le Galibier, les pourcentages les plus élevés sont au début. Enfin, tout le monde connaît l'Alpe d'Huez. Mais c'est une étape courte (réd: 109,5 km) avec simplement le Galibier et la montée finale. C'est probablement la journée la plus importante. J'ai reconnu les trois étapes dans les Alpes, ainsi que le contre-la-montre de Grenoble.

Vous avez un retard de quatre minutes sur Thomas Voeckler. Est-ce le plus grand défi de votre carrière?

Non. C'est un gros défi, mais pas le plus important. C'est simplement une situation nouvelle pour moi. Mon retard est important. D'ailleurs, s'il s'élevait toujours à quatre minutes avant le contre-la-montre, je n'aurais plus aucune chance. Quatre minutes, c'est impossible à refaire sur un seul chrono. Je veux profiter de ma meilleure condition pour attaquer. Je ne veux surtout pas arriver à Paris en ayant eu des regrets. Je vais donc passer à l'offensive si j'ai les jambes. Je ne suis pas un coureur attentiste. Si j'en avais été capable, je l'aurais déjà fait la semaine passée.

Dans les Pyrénées, vos adversaires ne vous ont pas attaqué. Qu'avez-vous pensé de cette attitude?

Le Tour est peut-être à ce point difficile qu'ils n'en sont pas capables. En tous les cas, je peux vous assurer que c'est le Tour le plus dur que j'ai couru jusque-là. Il y a beaucoup de pression aussi. Ça peut expliquer qu'il n'y ait pas encore eu d'attaques franches.

Quel est votre favori?

A ce jour, Thomas Voeckler et Cadel Evans sont les mieux placés. Mais je ne les mets pas au même niveau pour autant. Un coureur comme Evans n'est pas facile à lâcher dans la montagne. Voeckler est capable de s'accrocher encore à Pinerolo. Mais il pourrait perdre du temps ensuite.

Que vous inspire sa performance dans les Pyrénées?

C'est incroyable ce qu'il a fait! Mais les Alpes, ce ne sont pas les Pyrénées. Les ascensions sont plus difficiles, les altitudes plus élevées. La course pourrait être différente. Tous les grimpeurs ne seront pas forcément à l'aise.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias