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Evans gagne à domicile à la barbe de Cancellara

Le titre mondial n'est pas pour les Suisses. Mais il reste tessinois. Habitant de Stabio, Cadel Evans est devenu champion du monde à Mendrisio. Au grand dam de Fabian Cancellara, grand animateur du final. L'argent pour le Russe Kolobnev et le bronze pour l'Espagnol Rodriguez.

28 sept. 2009, 09:40

«J'ai gagné près de chez moi, sur mes routes d'entraînement, c'est vraiment très émouvant.» Aux anges, Cadel Evans (32 ans) savourait son titre mondial comme il se doit. L'éternel second, le «Poulidor des temps modernes», a raflé la mise au prix d'une magnifique attaque au pied de la montée de Novazzano (à 5 km de l'arrivée). «Je connais bien cette côte, je la franchis très souvent à l'entraînement. Je savais donc où placer mon effort.»

Pour une fois, l'Australien a été le plus malin. Après avoir fait travailler ses coéquipiers en tête du peloton, il a profité du travail colossal de Fabian Cancellara dans le final. «Je connaissais les forces et les faiblesses de Fabian. Je savais comment m'y prendre pour gagner. Voilà deux ans que je prépare cette course», relevait l'ex-habitant de Lugnorre. «J'ai vécu une saison difficile et problématique. J'ai remporté sept médailles mondiales et deux Coupes du monde en VTT, mais jamais l'or aux Mondiaux. Cette fois, la roue a tourné en ma faveur. Je suis très fier et heureux d'être devenu le premier Australien titré en élites sur route.» Le vainqueur du Tour de Romandie 2006 aura un beau titre à défendre l'année prochaine sur ses terres.

Dauphin de Contador (2007) et de Sastre (2008) sur le Tour de France, Cadel Evans a pris sa revanche sur les Espagnols. En surnombre dans le final (Sanchez, Rodriguez et Valverde), les Ibères se sont de nouveau marché sur les pieds. «C'est dommage que nous nous soyons regardés avec Alexandre Kolobnev. Nous aurions pu sprinter pour l'or», concédait le médaillé de bronze, Joaquim Rodriguez. En fait, la tactique de Valverde et consorts était de surveiller les Italiens et Cancellara. Collé aux basques du Suisse, Samuel Sanchez ne l'a pas relayé dans la dernière descente. Quel gâchis, surtout pour Fabian Cancellara!

Attaquant à trois reprises, le Bernois était forcément déçu de la tournure des événements. «J'ai tout essayé», déclarait-il. «J'ai anticipé pour provoquer la décision. Comme je l'ai dit plusieurs fois, cette course était une loterie et je l'ai perdue. Je ne regrette rien. Maintenant, je sais que je peux remporter une fois le titre mondial en ligne.»

Les capacités physiques, le Bernois les a. Le sens de la course lui fait parfois défaut, même s'il a failli réussir le même coup qu'à Pékin. Reste l'équipe. Là, le bât blesse, malgré l'extraordinaire prestation d'Oliver Zaugg, Michael Albasini et Rubens Bertogliati. «Nous sommes un pays de sept millions d'habitants et pas de 40 comme l'Espagne. Nous ne pouvons pas avoir six coureurs capables de jouer le titre mondial», tempérait le triple champion du monde du contre-la-montre.

Certes, la Suisse n'est pas l'Italie ou l'Espagne. Mais cela n'excuse pas certaines erreurs stratégiques. Quand le leader de la nation reste esseulé dans le peloton, à la merci d'un pépin - comme le saut de chaîne dont Cancellara a été victime -, pourquoi personne ne se trouve à ses côtés? A quoi cela sert-il d'avoir trois coureurs dans le groupe des attaquants à ce moment-là?

On espère que René Savary, sélectionneur national, devra répondre à ces questions devant ses dirigeants.

Et que ces derniers sauront en tirer les conclusions qui s'imposent... /JCE

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