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De l'ombre à la lumière...

07 juil. 2011, 09:42

L'ombre, Cadel Evans conna?t. A force de collectionner les deuxi?mes places - deux fois sur le Tour, quatre fois sur le Dauphin? - en m?me temps que les maillots - six jours en jaune sur le Tour, deux sur le Giro et un ? la Vuelta - et de flirter avec le bonheur, il ?tait consid?r?, au mieux, comme le troisi?me homme. Un outsider que seule la d?faillance de l'un des deux favoris, id?alement des deux, pouvait propulser dans la lumi?re.

Or, depuis cinq jours, c'est son seul talent qui en fait un pr?tendant s?rieux. Et non plus un hypoth?tique vainqueur, un favori de substitution. En cinq jours, l'Australien a gagn? du galon au point qu'Alberto Contador, au soir du contre-la-montre par ?quipes, l'a d?sign? comme le nouveau favori du Tour. D'autres ne sont pas loin de lui embo?ter la roue.

En sa faveur...

Sa position, d'abord. Cadel Evans est le mieux plac? des favoris. ?Les ?carts sont encore faibles?, temp?re Steve Morabito, son co?quipier. ?Mais ils obligent Contador ? passer ? l'attaque. Or, c'est plus facile de d?fendre. Il n'en reste pas moins que les vrais cols et les grosses difficult?s sont encore loin.? ?Il peut adopter une tactique d?fensive, c'est l? o? il est le meilleur?, relance Sven Montgomery, un ancien coureur.

Son calme, ensuite. L'Australien a trop souvent ?t? en position de gagner un grand tour pour se laisser envahir par les ?motions. D'ailleurs, son visage n'est pas le plus expressif du peloton. Il n'est pas non plus le coureur le plus charismatique. ?Arr?tez de tout ramener ? Contador?, a l?ch? Andy Schleck ? l'attention des journalistes. ?Que faites-vous de Cadel Evans?? Ama?l Moinard, son co?quipier, tient le m?me langage. ?Il est trop souvent sous-estim?. Sa force, c'est d'avoir une ?quipe enti?rement d?vou?e.? Exact. BMC a d'ailleurs surpris en terminant deuxi?me du contre-la-montre. ?L'?quipe est tr?s forte sur le plat. Lorsqu'il a connu quelques soucis avec son v?lo, mardi, il a ?t? ramen? en t?te du peloton en deux temps trois mouvements?, rel?ve son co?quipier valaisan.

Sa pr?paration, enfin. Cadel Evans s'est concentr? d?s le d?but de la saison sur le Tour de France. ?En 2010, nous n'?tions pas s?rs d'?tre invit?s. Cette fois, j'ai pu faire l'impasse sur le Giro et focaliser toute mon attention sur le Tour. Ainsi, j'ai cinq ? dix jours de course en moins. Je suis beaucoup mieux pr?par?.? Steve Morabito a disput? le Tour de Romandie et le Dauphin? ? ses c?t?s. ?Nous avons pu travailler la coh?sion au sein de l'?quipe. Ce sont des d?tails qui font la diff?rence.?

En sa d?faveur...

Deux param?tres pouvaient para?tre r?dhibitoires pour l'Australien: sa r?putation de ?poissard? et ses qualit?s en haute montagne. Parce que l'homme s'est fractur? trois fois la clavicule, qu'il s'est bless? ? l'?paule alors qu'il ?tait en jaune en 2008 et, surtout, qu'il a ?t? victime d'une fracture au coude en 2010 alors qu'il venait de prendre le maillot, Cadel Evans est d?finitivement catalogu? parmi les malchanceux. Injustement.

Les doutes qui entourent son potentiel en haute montagne sont plus g?nants, moins subjectifs aussi. L'Australien est surtout d?peint comme un grimpeur au train qui n'attaque jamais. Et qui n'aime pas trop les changements de rythme. Comptez sur lui, toutefois, pour s'accrocher jusqu'? la ?mort? dans la roue des leaders. ?D?fendre, ?a, il sait faire?, rel?ve Sven Montgomery. ?Mais il lui manque un petit quelque chose pour battre des coureurs comme Contador et Schleck. Il a laiss? passer sa chance en 2008, l'ann?e de la victoire de Sastre, lorsqu'aucun coureur n'?tait vraiment au-dessus du lot.? Jean-Fran?ois Bernard, ancien coureur, est plus cat?gorique encore. ?Il reste limit? dans la haute montagne et on ne sait pas comment il g?re la pression avec le maillot jaune sur les ?paules. Il ne gagnera pas le Tour.?

Peut-?tre. Mais ? consid?rer les soucis des uns - Alberto Contador lui conc?de plus d'une minute et demie et il a chut? hier - et des autres - Andy Schleck ne para?t pas aussi bien aff?t? qu'en 2010 -, Cadel Evans se dit qu'? 34 ans, la roue est peut-?tre en train de tourner. ?C'est l'ann?e ou jamais?, avance Sven Montgomery, consultant de la T?l?vision suisse al?manique. ?Il est dans une position id?ale et il peut encore prendre du terrain lors du dernier chrono.? Cadel Evans en est conscient. ?Si je ne gagne jamais le Tour, ?a resterait un gros regret au moment de me retourner sur ma carri?re.?

C'est ? Steve Morabito que revient le dernier mot. Le Valaisan ?tait ? ses c?t?s et son h?te, ? la Gemmi, durant la derni?re semaine de pr?paration. ?Il a tous les ingr?dients pour r?aliser une bonne recette??

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