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Cyclisme: Jeannie Longo dépose un recours devant la Cour européenne des droits de l'homme

Jugeant les contrôles antidopage inopinés trop intrusifs dans sa vie privée, la légende du cyclisme féminin, Jeannie Longo, 55 ans, dépose un recours auprès de la Cour européenne des droits de l'homme.

08 sept. 2014, 13:51
A 55 ans, Jeannie Longo est toujours en activité. Elle estime que l'obligation de localisation pour les contrôles antidopage est contraire aux droits de l'homme.

Jeannie Longo, arguant d'une "intrusion injustifiée dans sa vie privée et familiale", a formé un recours devant la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) pour contester les obligations de localisation imposées dans le cadre de la lutte antidopage.

La cycliste française, âgée de 55 ans et toujours en activité, a déposé cette plainte après avoir été déboutée, fin 2013, par le Conseil d'Etat qu'elle avait saisi pour "traitement inhumain et dégradant", a appris l'AFP lundi.

Dans cette plainte déposée conjointement avec son époux et entraîneur Patrice Ciprelli et dirigée contre la France, Jeannie Longo soutient "que les contrôles inopinés ont souvent lieu au domicile de l'athlète, et que fournir son lieu de vie comme lieu de géolocalisation n'équivaut pas au consentement du contrôle antidopage dans son lieu d'habitation", peut-on lire dans l'exposé des faits transmis à l'AFP par la CEDH européenne.

Cette dernière doit désormais déterminer si "l'obligation de localisation de la requérante en vue de la réalisation de contrôles inopinés prévu par l'article L. 232-15 du code du sport, porte atteinte au droit au respect de (sa) vie privée et familiale" et si une telle "ingérence est nécessaire dans une société démocratique" dans le cadre de la lutte antidopage.

Le gouvernement français, qui a inscrit l'obligation de localisation dans sa loi, devrait remettre ses observations à la CEDH dans le courant du mois d'octobre, selon Bruno Genevois, président de l'Agence Française de lutte contre le dopage (AFLD).

Jeannie Longo fait partie du groupe cible de l'AFLD, comprenant les sportifs de haut niveau soumis aux obligations de localisation, sans discontinuer depuis 2008. Elle n'a pas participé aux JO de 2012 et a terminé 14e du dernier Championnat de France contre-la-montre.

Sa plainte contre l'Etat français vient s'ajouter à celle déposée en juillet 2011 par la Fédération nationale des associations et des syndicats sportifs (FNASS) regroupant des athlètes de sports collectifs, et 99 sportifs individuels pratiquant des sports collectifs qui contestent la légalité des obligations de localisation.

Parmi eux figurent les rugbymen internationaux Thierry Dusautoir, Nicolas Mas, Morgan Parra ou Damien Traille, le handballeur Samuel Honrubia ou les footballeurs Peggy Luyindula et Steeve Mandanda.

La Cour européenne des droits de l'homme doit répondre, pour eux, aux mêmes interrogations que pour Jeannie Longo en matière d'atteinte et de nécessité de l'ingérence dans leur vie privée.

Sa décision est attendue, selon M. Genevois, dans le courant de l'année 2015 pour les deux affaires.

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