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Contador à mots feutrés

Alberto Contador a affronté la presse en solitaire hier à Limoges lors du jour de repos. Deuxième du général, l'Espagnol réfute la thèse de l'isolement au sein d'Astana. Il ne pense qu'à la course.

14 juil. 2009, 11:28

15hhier au bord du carré-piscine d'un Novotel limousin bondé. Alberto Contador, meilleur pion d'Astana après la première semaine du Tour (2e à 6'' de Rinaldo Nocentini et avec 2'' d'avance sur son équipier Lance Armstrong), souque seul face à la marée des journalistes.

Entre le sac et le ressac des questions, le Madrilène tente de faire avaler sa version du Tour 2009 à une presse dubitative. «La situation dans l'équipe est normale. Nous mangeons à la même table, sans problème. C'est pareil dans le bus. De l'extérieur, l'impression de tension est exagérée. Je ne veux pas perdre d'énergie avec ça», insiste le vainqueur 2007, qui s'agace face à la rafale d'interrogations sur sa soupçonnée difficile cohabitation avec l'encombrant et intrigant Lance Armstrong. «Le thème du leader commence à me fatiguer. Cela devient répétitif...»

Leader d'Astana au départ de Monaco, le grimpeur ibérique avait vite pu juger du statut bidon d'un titre que son manager Johan Bruyneel aimerait plutôt réserver à son vieil ami Lance Armstrong (le Belge a «drivé» l'Américain lors de ses sept victoires sur le Tour de 1999 à 2005). Balafré en début de Tour suite à une manœuvre du «Boss», qui avait levé le vent camarguais, Contador avait pu cicatriser la plaie à Arcalis. L'accélération avait fortement déplu au Texan, qui l'avait taxée de «non prévue dans le plan».

Hier, Alberto Contador a évité la guerre des mots. Feutrée, la ligne de défense de l'Espagnol a néanmoins sussuré l'étouffante rivalité. «Si j'étais vraiment le leader, il n'y aurait pas eu de polémique après Arcalis. Entre ce qu'on se dit le matin dans le bus et ce qui se passe en course, il y a toujours des différences. J'ai attaqué et quand j'ai vu que j'étais seul, j'ai insisté pour creuser des écarts. J'ai la conscience tranquille, l'équipe n'en a tiré que des avantages.»

Idéalement placé après la première semaine, Alberto Contador sait la précarité d'un leadership non partagé à la tablée des ogres. «Si j'étais leader unique, j'aurais plus de marge de manœuvre. Mais je ne dois pas penser seulement à mon intérêt individuel, mais d'abord à celui de l'équipe. Le Tour est une course exigeante et je ne veux pas perdre d'énergie dans des polémiques», explique l'Espagnol, qui consent avoir connu cette saison «des courses où l'ambiance était meilleure dans l'équipe».

Le vainqueur de la Vuelta et du Giro 2008 en est sûr: «Les Alpes vont clarifier la situation. La course va s'animer à partir de vendredi à Colmar (réd: avec le col de Platzerwasel, 8,7 km à 7,6%), mais surtout à Verbier, au Grand-Saint-Bernard et à la Colombière. J'attends beaucoup de ces étapes, mais derrière, il y aura encore le contre-la-montre d'Annecy et le Ventoux», détaille Contador, qui n'a pas pu clairement juger l'état de forme de ses rivaux. «Nos adversaires les plus dangereux sont les frères Schleck. Je suis sûr qu'Evans va aussi tenter quelque chose. Sastre, avec son expérience et sa résistance, misera sur les Alpes», jauge Contador.

Et quelle sera sa réaction si Armstrong se joignait aux banderilles de la concurrence? «S'il part, ce ne sera pas à moi d'aller le chercher. Je laisserai les autres contre-attaquer.»

Des mots toujours feutrés qui s'effaceront peut-être bientôt sur la route... /FMA

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