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«Ça met du piment à la course»

05 juil. 2011, 08:56

Il aura donc suffi qu'une dame, vêtue d'un T-shirt... jaune, heurte de l'épaule le malheureux Iglinskiy pour que le Tour bascule, sinon dans un psychodrame, tout au moins dans la confusion. La question, désormais, est de savoir si Alberto Contador a perdu le Tour. Accessoirement, s'il est capable de refaire son retard.

Plus intéressant, le Tour

Au-delà de cette question de fond, qui alimente les conversations au bord de la route, il est une certitude qui fait plutôt saliver. «Désormais, il va devoir attaquer», assène Steve Morabito, résumant ainsi un sentiment général. «Attaquer, ce n'est pas un problème pour lui», relève Richard Virenque, qui en connaît un bout sur la question, sur Europe 1. «Mais là, il va devoir passer à l'offensive plus vite encore. C'est ce qui rend la course plus intéressante que d'habitude.»

La situation, quoique singulière, n'est pas inédite non plus pour l'Espagnol. En 2010, il avait déjà égaré 1'13 sur les pavés d'Arenberg. Mais il avait alors déjà mis quelques précieuses secondes de côté lors du prologue. Et à Avoriaz, il comptait encore un débours qui n'avait rien d'anodin: 1'01 sur Evans et 41'' sur Andy Schleck. «A la limite, c'est un retard (réd: 1'38 sur Andy Schleck) qu'il peut rattraper lors du contre-la-montre», estime Sven Montgomery, ancien coureur et désormais consultant à la télévision alémanique. «En tous les cas, il n'a pas encore perdu le Tour. Pour moi, il reste le grand favori.»

Bizarre que ça «tombe» sur Contador

L'Espagnol ne prendra évidemment pas le risque d'attendre la veille de l'arrivée à Paris pour boucher le trou. D'une part, Cadel Evans est au moins à son niveau dans l'effort solitaire. D'autre part, il n'avait précédé le Luxembourgeois que d'une trentaine de secondes, en 2010. En plus, le chrono de Grenoble est moins long - 42,5 kilomètres - et plus accidenté qu'à Bordeaux. S'il veut gagner, le triple vainqueur devra donc passer à l'offensive. «Pour l'intérêt de la course, s'il fallait que quelqu'un soit retardé, c'était lui», poursuit Sven Montgomery. «Ce n'est pas dit qu'il exploitera la première occasion, à Luz-Ardiden, pour attaquer. Il y aura encore de quoi faire dans les Alpes. Il attendra aussi la dernière ascension. Partir de trop loin, c'est risquer de tout perdre. Il n'a pas non plus cinq minutes de retard...»

Ce qui est rassurant, c'est qu'attaquer fait partie du vocabulaire de l'Espagnol. Il est d'ailleurs l'un des derniers à oser - et réussir - «gicler» dans la montagne. Au Giro, il avait joué au chat et à la souris avec ses adversaires. «Quand j'ai de bonnes jambes, il me faut passer à l'attaque», avait-il lâché à deux jours du départ. «Ce n'est pas la première fois de ma carrière que je me retrouve dans une telle position», constate-t-il désormais. «Mon esprit est plus que jamais tourné vers les étapes de montagne. Le Tour peut se perdre tous les jours mais il se gagne dans les ascensions.»

Alberto Contador annonce indirectement la couleur. Le jaune, en l'occurrence, qu'il n'entend pas lâcher à ses adversaires.

Du côté des consultants, les avis sont partagés. «Je suis convaincu qu'il attaquera avant la montagne», pronostique Jean-François Bernard, ancien coureur. «Il paie peut-être la charge de stress qui pèse sur lui et ses démêlés avec le TAS», relève Cyrille Guimard, ancien directeur sportif qui n'exclut pas de le voir quitter la course. Qu'ils soient extrêmes ou plus mesurés dans leur analyse, les uns et les autres estiment unanimement que «ça rajoute du piment à la course». Et franchement, c'est la meilleure nouvelle du moment.

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