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Ça grésille dans l'oreillette

La saison cycliste a démarré hier en Australie avec le Tour Down Under. La polémique autour de l'interdiction des oreillettes continue de faire beaucoup de bruit dans le peloton.

19 janv. 2011, 11:40

Le conflit qui s'est instauré dans le cyclisme professionnel autour de l'interdiction de l'oreillette risque de tourner au bras de fer entre les instances dirigeantes et les équipes. Cette mesure prise par l'Union cycliste internationale (UCI) lors des Mondiaux 2009 à Mendrisio ne concernera pas pour cette saison les grandes épreuves comme le Tour de France ou les classiques du printemps.

Selon Philippe Chevallier, responsable français du département route de l'UCI, cette décision répond à deux critères. «Tout d'abord, le Comité international olympique (CIO) est très vigilant sur les matériels utilisés dans les disciplines olympiques dont fait partie le cyclisme», précise-t-il. «Les oreillettes sont mal vues parce qu'elles influencent trop la compétition et mettent en danger l'appartenance du cyclisme sur route à la famille olympique.»

Philippe Chevallier rappelle que la plupart des fédérations nationales sont subventionnées en fonction des JO. «Si le cyclisme devait sortir du giron du CIO, beaucoup de fédérations perdraient de leurs moyens économiques. L'avenir du cyclisme est en jeu», insiste-t-il.

«Le deuxième critère concerne la compétition elle-même. La course cycliste est devenue dépendante des ordres donnés de leur voiture par les directeurs sportifs. Les scénarios sont très souvent identiques et s'il faut croire que l'absence des oreillettes ne changera pas le résultat (...), nous devons veiller à la qualité de la compétition», affirme-t-il.

Face à l'UCI, à qui on reproche d'avoir pris cette décision sans concertation avec les équipes et les coureurs, l'opposition s'organise. Les managers d'équipes brandissent un sondage faisant état d'une grande majorité de coureurs et de managers refusant l'interdiction des oreillettes. Ils évoquent la sécurité des coureurs sur des routes de plus en plus compliquées et refusent que leur rôle en course soit davantage encadré.

Johann Bruyneel, manager de RadioShack, mène la fronde. A Adelaïde, pendant le critérium de la Cancer Council Classic, tous les coureurs ont pris le départ avec les oreillettes. «C'est le signe que nous ne nous laisserons pas faire. Nous disputerons les courses en 2011 avec les oreillettes», menace le Belge.

Il a été question de boycotter les courses concernées, notamment le Grand Prix La Marseillaise (début février). «Si des équipes viennent avec les oreillettes, nous déciderons de ne pas attribuer les points aux coureurs, de demander aux commissaires de quitter la course avant le départ, de demander aux équipes de restituer leurs primes d'engagement et de ne pas payer les primes des courses», menace Philippe Chevallier. «La décision est prise, nous ne ferons pas marche arrière et l'an prochain la suppression des oreillettes sera étendue aux épreuves du calendrier World Tour.»

On n'a pas fini d'en entendre parler... /si-réd

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