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Caroline Turin n'oublie pas sa période «Neuch»

Caroline Turin (22 ans) avait décidé de retourner à Nyon avant qu'une tornade financière ne frappe Université en juin. Titulaire en équipe de Suisse, la Vaudoise se livre avant le match de ce soir à Neuchâtel (18h, Riveraine) contre le Monténégro, comptant pour l'EuroBasket 2009 de la Division B.

19 août 2009, 12:19

Caroline, qu'avez-vous ressenti à l'annonce de la débâcle financière d'Université?

Beaucoup de déception, car je pense vraiment que c'était le bon chemin. Quand je suis arrivée à Neuchâtel en 2005, je n'avais pas le niveau que j'ai aujourd'hui. Si j'ai autant progressé, si je joue en équipe de Suisse, c'est grâce à cette structure-là, au centre de formation, à l'apport d'un coach professionnel et à l'engouement populaire qu'il y avait autour de nous. C'était vraiment un tout.

Un peu de rancœur, aussi?

Oui, car tout n'est pas réglé financièrement... Quand on se bat pour un club pendant quatre ans, qu'on fait le job tous les jours à l'entraînement et en match, et qu'à la fin on ne reçoit pas ce qui nous est dû, cela reste en travers de la gorge...

Aviez-vous senti la fin arriver?

Nous, les joueuses, on sentait qu'il y avait des trucs pas faits comme il faut, on était souvent payées en retard, mais jamais on aurait pensé que c'était si grave, qu'il y avait autant de problèmes et de dettes. On n'a jamais rien dit car cela n'avait pas à sortir. Pour les gens de l'extérieur, le choc a été brutal. On gagnait tout, il y avait de l'ambiance et du public, personne n'aurait pu imaginer un tel dénouement...

Que gardez-vous de ces quatre ans passés à Neuchâtel?

Le maintien en LNA la première année en 2006, avec l'arrivée de Thibaut Petit en cours de saison, le titre de champion l'année suivante et le karaoké de folie qui a suivi, les victoires en Coupe, la Coupe d'Europe, les défaites en championnat à Riva et à Sierre, plein de bons et de moins bons moments...

L'aventure en Eurocup va se poursuivre avec Nyon...

Pas qualifié sur le terrain, le club a «acheté» un ticket pour l'Eurocup. Comme il y a peu d'équipes, on n'aura pas de tour préliminaire. Et pour une fois, j'irai un peu au sud et à l'ouest (réd: Nyon affrontera des équipes d'Ibiza, de Pologne et d'Allemagne). J'ai plus de chance qu'Emilie Raboud, qui devra retourner à Györ (Hon) avec Sierre!

Quels sont vos objectifs personnels pour le futur?

Je commence la Haute Ecole sociale à Lausanne le 14 septembre. Avec quatre jours de cours, je ne m'entraînerai pas plus de quatre soirs par semaine. Pour les matches à l'extérieur de Coupe d'Europe, je devrai demander l'autorisation car je n'ai pas la liberté académique.

Vous êtes une joueuse suisse convoitée et titulaire en équipe de Suisse, c'est dommage de lever le pied...

Si on me donnait X milliers de francs par mois pour jouer, je ne dirais pas non. Mais je reprends mes études et c'est ça qui prime. En Suisse, on ne peut pas gagner sa vie avec le basket. Je dois penser à plus tard. Mais cela reste un sport que j'aime. J'ai passé quatre ans dans un club qui cultivait la gagne et je n'ai pas envie de juste jouer au ballon. Nyon aura une équipe pour viser le titre. La fréquence va baisser, mais mon envie de gagner sera toujours là. /PTU

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