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Ueli Steck a gravi les 82 "4000" des Alpes en 62 jours

Ueli Steck l'a fait! L'alpiniste bernois est parvenu, en 62 jours, à gravir les 82 sommets de plus de 4000 mètres des Alpes.

25 août 2015, 16:17
Ueli Steck est parvenu à atteindre le sommet des 82 "4000" des Alpes. Ici au sommet de la Pointe Marguerite dans les Grandes Jorasses.

Il s’était donné 80 jours, il lui en aura fallu 62 pour gravir les 82 «4000» des Alpes. En à peine un été et en se déplaçant uniquement à pied ou à vélo, Ueli Steck a réussi cet exploit. Ce mardi, le Bernois a mis un terme à son projet en atteignant les sommets du Dôme et de la Barre des Ecrins, les deux «4000» les plus au sud des Alpes, dans la région de Briançon en France. Peu avant midi, sa trace GPS confirmait son passage sur les deux sommets. A 13 heures 30, il était de retour au refuge puis à 15 heures il avait rejoint la vallée, selon son site www.82summits.com.  Deux mois plus tôt, le 11 juin, il lançait son challenge en gravissant le Piz Bernina dans les Grisons, le premier "4000" d'une longue série.

Dans l'histoire de l'alpinisme, seuls les guides italiens Franco Nicolini et Diego Giovannini ont réussi cet enchaînement avant lui en une seule saison. Lors de l'été 2008, ils avaient mis exactement 60 jours pour y parvenir. Signe que l'entreprise est de taille, on ne répertorie que 35 alpinistes au monde l'ayant réalisé sur plusieurs saisons, parfois sur toute une vie.

Confronté à la mort

Si l'alpiniste a littéralement survolé son défi, l'aventure n'a pas toujours pris la tournure espérée. A l’origine, ce projet devait se partager à deux, avec le jeune prodige allemand de l’escalade, Michi Wohlleben mais ce dernier s’est blessé le 23 juin, en descendant en parapente du Schreckhorn dans l’Oberland Bernois. Ueli Steck a pris la décision de continuer seul. Plusieurs proches se joignent alors à lui, de temps à autres. On relève la présence sa femme Nicole Steck, de son ami Daniel Mader ou encore du guide Zermattois et recordman de l’ascension du Cervin par sa voie normale Andreas Steindl. Mais le 22 juillet, sur l’arête des aiguilles de Rochefort dans le massif du Mont-Blanc, son collègue Martjin Seueren fait une chute mortelle. L'homme avait pour ambition d’être le premier hollandais à gravir les 82 «4000», il en était à 77. Touché par ce drame, le Bernois a trouvé les ressources nécessaires pour aller de l'avant.

18 "4000" en un jour

On le sait, Ueli Steck aime aller vite. Et dans son aventure, il l’a démontré à plusieurs reprises. Fin juin, il enchaîne en un jour les 18 «4000» de tout le massif du Mont-Rose (!) et ajoute le Cervin dès le lendemain. Nous l’avions rencontré ce jour-là où il nous avait sobrement déclaré : «On avance, un jour après l’autre.» Le 3 août dernier, il avale toute l’arête du Brouillard, de la plaine italienne jusqu’au sommet du Mont-Blanc. «Une ascension plutôt cool de 4259 mètres», s'amuse-t-il sur les réseaux. La majorité des alpinistes doivent compter au moins deux bivouacs pour parcourir cette arête.

100'000 mètres de dénivelé

Au total, Ueli Steck a donc cumulé plus de 100'000 mètres de dénivelé positif et n’a jamais eu recours aux moyens motorisés. Des Grisons jusqu’aux Alpes du Sud, il s’est entièrement déplacé à vélo ou à pied, soit plus de 1000 kilomètres à parcourir au total. Après son Piolet d’or pour son ascension en solitaire de la face sud de l’Annapurna (8091 mètres) en 28 heures en 2013, il vient d’ajouter une nouvelle ligne hors-norme à son palmarès. On se demande ce que l'alpiniste bernois de 38 ans peut encore nous réserver mais c’est certain, il a plus d’un tour dans son sac.

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