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Pour Grütter, d'autres stars naîtront en Suisse

Les championnats d'Europe de patinage ont commencé hier à Berne. Les Suisses ne joueront pas les premiers rôles, mais cette situation ne devrait être que transitoire, assure l'ancien entraîneur de Stéphane Lambiel.

25 janv. 2011, 09:40

La Suisse accueille cette semaine à Berne les championnats d'Europe, sans pouvoir présenter de patineur à même de jouer les premiers rôles. Cela n'inquiète pas Peter Grütter: l'ancien entraîneur de Stéphane Lambiel est convaincu que de nouveaux champions helvétiques émergeront d'ici quelques années.

«La Suisse possède quelques étoiles pour l'avenir», affirme l'émérite professeur genevois. Il est optimiste, alors même que, à première vue, la relève semble peu présente. Sarah Meier fera ses adieux cette semaine, le corps meurtri, et son départ laissera un vide que les autres sélectionnés suisses pour Berne ne combleront pas dans l'immédiat.

«Les champions de demain ont actuellement 13 ou 14 ans. Ils sont pour la plupart encore novices et donc trop jeunes pour s'aligner dans les grandes compétitions internationales», observe Peter Grütter. Et de livrer quelques noms: la Zurichoise Tina Stürzinger, 4e des derniers championnats nationaux élite à 14 ans, le Jurassien bernois Nicola Todeschini, le Zurichois Tomi Pulkkinen et, bien sûr, sa propre élève, la Vaudoise Alisson Perticheto, petit prodige de 13 ans que le professeur voit bien participer aux Jeux olympiques en 2014.

«J'aimerais bien qu'elle frappe un coup à Sotchi», confie-t-il. «Elle a sans doute deux Jeux olympiques devant elle.» En attendant, les contraintes scolaires et les déplacements de Mies (VD) à Genève empêchent la championne en herbe de s'entraîner suffisamment, aux yeux de Peter Grütter.

Ce dernier a déjà sa stratégie: la faire connaître un maximum, à l'étranger aussi, afin qu'elle marque les esprits, des juges et du public. «Très jeune, Stéphane (Lambiel) s'est montré aux quatre coins du monde. Il avait 16 ans et dix mois aux JO de Salt Lake City en 2002, où il s'est classé 15e. Des années plus tard, des gens me rappelaient qu'ils avaient été marqués par ce petit. Tout cela faisait partie des relations publiques de Stéphane.»

Le patinage est un spectacle où les émotions et la subjectivité restent primordiales, malgré un règlement qui vise une évaluation purement scientifique. «La grande star a besoin de beaucoup de charisme, il faut frapper le public et les juges», insiste Peter Grütter, qui travaille en ce sens avec son élève Laurent Alvarez. A 20 ans, ce dernier connaîtra son baptême du feu international à Berne.

Plutôt réservé, patineur élégant aux beaux gestes de danseur mais handicapé par sa grande taille, Alvarez ne prétend pas marcher sur les pas de Lambiel, même s'il le côtoie depuis une dizaine d'années. Mais il s'entraîne dur. «Il faut qu'il ose montrer ses émotions», lui conseille Peter Grütter, désireux de le faire sortir de sa coquille. «En patinage, on doit exagérer, il faut se dire: je veux que le public me regarde.»

Les futurs champions de ce pays devront apprendre à se forger eux-mêmes, avec leur force de caractère et le soutien de leur famille. La Fédération suisse, désargentée, ne pourra leur apporter qu'une aide subsidiaire. «Un patineur figure dans les cadres nationaux parce qu'il est bon à la base. Ce n'est pas parce qu'il est dans les cadres qu'il devient bon», résume Peter Grütter.

Le coup de pouce décisif peut venir d'Art on Ice, la revue d'Oliver Höner, qui soutient financièrement la relève, afin de pérenniser son succès via l'émergence de nouveaux champions du cru. /si

Le programme des Européens Aujourd'hui. 10h: dames, qualifications. Demain. 14h30: danse, programme court. 19h15: couples, programme court. Jeudi. 14h: messieurs, programme court. 19h15: couples, libre. Vendredi. 14h: dames, programme court. 19h: danse, libre. Samedi 29. 13h: dames, libre. 18h15: messieurs, libre

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