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Maîtriser ses bras est tout aussi important qu’exercer ses jambes

Si les bras ne vous feront pas gagner une course, savoir les relâcher permet d’optimiser au maximum la dépense énergétique.

16 juin 2021, 09:15
Pierre Socchi, entraîneur du CEP Cortaillod et chargé d’enseignement à l’Université de Neuchâtel.

Avez-vous simplement déjà essayé de courir les bras collés au corps? L’idée même de l’exercice paraît instinctivement désagréable. Et ce n’est pas pour rien. Au-delà de ne pas avoir l’air bien malin en la circonstance, la position se révèle diablement efficace pour saisir l’importance des membres supérieurs en course à pied, souvent faussement réduite aux seules jambes. Evidemment, on ne courra jamais sur les mains, et l’essentiel de la performance viendra de la partie basse du corps; il n’empêche, si les bras ne vous feront pas gagner une course, bien les maîtriser permet d’optimiser au maximum la dépense énergétique.

On voit très vite si quelqu’un débute ou non à l’usage qu’il fait de ses bras.
Pierre Socchi, entraîneur du CEP Cortaillod

Le très fin technicien Pierre Socchi ne dira pas le contraire. L’entraîneur du CEP Cortaillod et chargé d’enseignement à l’Université de Neuchâtel passe ses journées à corriger la posture de ses athlètes. «On voit très vite si quelqu’un débute ou non à l’usage qu’il fait de ses bras, cela ne trompe pas.» 

Il précise immédiatement: «Ce n’est pas pour autant qu’il faut faire des jugements à l’emporte-pièce lorsqu’on regarde des gens courir au bord du lac. Les mouvements de bras diffèrent beaucoup selon l’allure de course. Pour une courte distance, par exemple un 200 m, l’amplitude sera beaucoup plus importante que lors d’un marathon. Les bras plus sous tension et les coudes hauts. Je vois ainsi beaucoup de coureurs qui trottinent presque sans les bouger, et dès qu’ils accélèrent, le balancier devient très important.» 

Il note encore: «Le mouvement idéal dépendra aussi beaucoup de la morphologie, de la tenue du corps en général. Il est tout à fait possible de trouver des coureurs dont l’équilibre nécessite un mouvement asymétrique pour compenser. On dit par ailleurs volontiers qu’il existe deux types de coureurs: les aériens et les terriens. C’est la foulée des derniers nommés qui exigera le plus de travail des bras.»

Pierre Socchi tient un mot, un seul pour définir la mécanique idéale: le relâchement. Une chimère, la plus traquée dans le monde du sport, sans doute. «On entend en effet souvent, au bord de la piste, les gens qui crient aux athlètes de se relâcher durant l’effort. Ce n’est pas pour rien. C’est la clé.»

Eviter les crispations

Dans le cas d’une compétition comme le BCN Tour, d’une dizaine de kilomètres environ, c’est particulièrement en fin d’épreuve qu’il s’agit d’y être attentifs. «La crispation se produit en général quand l’effort devient difficile, même pour les meilleurs. C’est un combat, parfois c’est un coude qui tombe un peu. On a surtout tendance à remonter les épaules, notamment à la descente. C’est toxique pour l’économie de course. On voit d’ailleurs souvent des gens qui terminent en ayant mal à cet endroit. C’est directement lié. Il faut vraiment penser à s’alléger un maximum. Au lieu d’aller à la chasse aux petits mouvements parasites, mieux vaut alors se focaliser sur le relâchement. Sur des longues distance, c’est là que le gain à aller chercher est le plus grand.» 

Y penser en vaut la chandelle: toute crispation évitée se traduira en effet par de l’énergie supplémentaire sur la durée!

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