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Le relais, un savant amalgame

A 19h30 ce soir à Berlin, le relais helvétique du 4x100m tentera de battre le record de Suisse (38''99). La composition d'une équipe répond à des critères bien précis. Explications.

21 août 2009, 11:08

Chaque entraîneur digne de ce nom vous le dira: un bon relais 4x100m, ce n'est pas la simple addition de quatre sprinters très rapides, c'est un savant amalgame de compétences, où il s'agit de savoir tirer un profit maximum des qualités spécifiques de chacun, comme tente de l'expliquer notre infographie ci-contre.

Et chassez de votre esprit cette idée trompeuse: dans un 4x100m, tous les relayeurs ne courent pas 100 mètres! Le premier et le dernier ont moins de terrain à parcourir que les deux autres et n'effectuent qu'une seule transition, contre une prise et une donne au deuxième et au troisième. Mais tous quatre subissent une pression particulière, différente, qu'il s'agit de savoir gérer, tous quatre doivent posséder des qualités physiques, techniques et psychiques bien précises. Le relais, c'est une œuvre collective, une charge émotionnelle importante.

C'est dans ce cadre-là que l'entraîneur national Lucio Di Tizio doit trouver la meilleure combinaison possible à quatre, et ceci entre cinq hommes: le Fribourgeois Pascal Mancini, le Bernois Marc Schneeberger, les Zurichois Marco Cribari et Reto Amaru Schenkel et le dernier venu dans le groupe, Cédric Nabe. Hier matin encore, l'Italien hésitait. «J'attends le dernier entraînement de cet après-midi (réd: hier après-midi) pour prendre ma décision. Comment Marc et Marco ont-ils récupéré de leurs 200 mètres? Comment eux et les trois autres sont-ils physiquement, psychologiquement? Cet ultime entraînement m'aidera à faire mon choix. Je n'exclus pas de complètement changer l'ordre des passages par rapport à nos dernières sorties.»

L'an dernier, à Madrid, Andreas Baumann, Schneeberger, Cribari et Schenkel avaient fixé le record de Suisse à 38''99. Depuis, Mancini a remplacé Baumann au départ, mais le quatuor doit se contenter, pour l'instant, d'un chrono de 39''29, réussi le 25 juillet à Londres. Marc Schneeberger est persuadé que lui et ses camarades iront beaucoup plus vite ce soir. «Nous allons prendre des risques, augmenter chacun d'un ou deux pieds notre phase d'élan, afin de bâtir des charnières extrêmement tendues.» Au risque que celles-ci volent en éclats... «C'est juste, mais je vous assure que si nous parvenons à l'arrivée, notre chrono sera nettement meilleur que nos 39''29 de Londres.» Donc aussi, peut-être, que les 38''99 du record de Suisse.

Quoi qu'il en soit, il faudra sans doute beaucoup plus qu'un nouveau record national pour que l'équipe de Suisse parvienne en finale, ce qui n'est pas son but déclaré, d'ailleurs. Ce que Swiss Athletics veut, c'est voir son relais en finale des Européens, en 2010 à Barcelone. On est ici pour préparer le terrain. Sur les 18 équipes engagées, Mancini et les siens ne présentent en effet que le 15e temps de référence et l'on sait par expérience qu'un chrono de 38''6 - 38''7 est généralement nécessaire pour franchir le cap des séries. La finale de demain ne sera donc pas pour la Suisse, à moins qu'il y ait une avalanche de disqualifications, ce qui s'est déjà vu.

Le quatuor helvétique sera engagé dans la première des trois séries, à 19h30, aux côtés de la France, du Japon, de l'Afrique du Sud, du Brésil et de Trinidad et Tobago. Dans quelle composition? «J'espère fermement pouvoir courir mais, quelle que soit la décision de l'entraîneur, je l'accepterai», lâche Pascal Mancini. Une opinion partagée par Cédric Nabe: «Quoi qu'il arrive, je serai à fond derrière l'équipe.»

Le verdict est tombé en début de soirée: ce sera Mancini au départ, Schneeberger dans la première ligne droite, Schenkel dans le second virage et Cribari à l'arrivée. /ALA

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