Les relais suisses 4 x 100 m devront braver les difficultés pour répondre aux espoirs placés en eux ce week-end aux Mondiaux de Daegu. Hors de forme et touché à un tendon, Aron Beyene cède sa place à un Alex Wilson diminué et inexpérimenté dans le relais masculin, tandis que les femmes sont privées de leur numéro 1, Mujinga Kambundji.
Il s'agira d'un quitte ou double en séries dimanche pour le quatuor masculin. «Il faudra prendre des risques et courir dans les eaux du record de Suisse pour entrer en finale (réd: 38''69)», prévoit Laurent Meuwly, coach de deux des quatre sprinters. Une finale mondiale, l'objectif déclaré, serait une première. La Suisse est une des rares nations européennes à pouvoir y prétendre, mais les signaux, favorables en début de saison, le sont moins depuis quelques semaines.
Alex Wilson est fébrile
Le Genevois Beyene, qui n'a pas fait mieux que 10''61 et 21''13 cette année sur 100 et 200 m, cède sa place à Wilson (20 ans). En pleine ascension, le Bâlois d'origine jamaïcaine est arrivé gonflé à bloc en Corée, mais il est affaibli depuis trois à quatre jours par des problèmes d'estomac.
Fragile, il avait déjà été sous antibiotiques en juillet. Surtout, il se montre extrêmement fébrile, et si sa vitesse de pointe est un atout, il n'assure de loin pas comme Beyene lors des transmissions de témoin, l'habituel point fort des Suisses. Au point qu'il fait parfois «flipper» ses coéquipiers.
«On a tous accepté de prendre le risque du changement, c'est une décision logique», relève Pascal Mancini, le premier relayeur. «Pour ma part, j'ai toujours été le plus motivé en relais, je peux mieux y exploiter mon potentiel que sur 100 m», poursuit le Fribourgeois, en forme moyenne cette saison sur la ligne droite.
Relayeuses radieuses
La Suisse courra avec Mancini au départ, puis Reto Amaru Schenkel, Alex Wilson et Marc Schneeberger, une composition inédite. Treizième sur le papier en 2011 avec ses 38''98 de La Chaux-de-Fonds, le relais suisse devra être réglé comme une horloge pour accrocher une des deux premières places de la série ou faire partie des repêchés pour la finale (deux meilleurs temps de l'ensemble des trois séries).
Les femmes du 4 x 100 m respirent le plaisir d'être là. Le relais constitue pour elles une opportunité de participer à une compétition majeure, pour laquelle elles n'ont pas (encore) le niveau individuellement. «Notre but est d'abaisser notre moyenne (réd: 44''20 cette saison, avec un record de Suisse à 43''90) voire de battre notre record», relève Léa Sprunger, la capitaine du très jeune quatuor qui comprend aussi sa sur Ellen, la Valaisanne Clélia Reuse - remise de sa blessure au talon - et la Grisonne Jacqueline Gasser.
Dix-neuvièmes dans la hiérarchie des engagées, les Suissesses courent d'abord contre la montre plus que pour le rang, avec déjà en tête les championnats d'Europe à Helsinki l'an prochain. Ellen Sprunger remplace Kambundji, blessée à une cuisse. La Vaudoise est sensiblement moins rapide que Kambundji sur 100 m mais elle est bien véloceune fois lancée. A part Reuse, ses coéquipières ont le même profil, pas rédhibitoire en relais. «Nous voulons chacune être prête par respect pour les autres», résume la remplaçante Marisa Lavanchy. / si