Vingt ans après le sacre mondial des "Barjots" - le premier pour un sport collectif français -, la France devient la première nation quintuple championne (1995, 2001, 2009, 2011, 2015). Elle devance désormais au palmarès des Mondiaux la Roumanie (1961, 1964, 1970, 1974) et la Suède (1954, 1958, 1990, 1999), et s'installe un peu plus au firmament du handball.
Les Bleus ont dû puiser dans leurs ressources physiques et mentales pour mettre à la raison l'équipe qatarie, qui a prouvé qu'elle n'avait pas volé sa place en finale, malgré toutes les critiques dont elle a été l'objet.
Pour la deuxième fois de son histoire, la France détient simultanément les trois titres majeurs. Aucun autre pays n'a jamais pu le faire, ne serait-ce qu'une seule fois. Ce nouveau sacre la qualifie d'office pour les JO 2016 à Rio, où elle visera un triplé là encore jamais réussi.
Malgré sa défaite, le Qatar sort la tête haute de ce Mondial. Il devient le premier pays non européen à décrocher une médaille mondiale. L'Egypte (2001) et la Tunisie (2005) avaient échoué à la 4e place.
La France, qui n'a perdu qu'une finale internationale dans son histoire, contre la Russie au Mondial 1993, a encore démontré un savoir-faire sans équivalent. Avec un Nikola Karabatic impeccable à la baguette, les Bleus ont bien débuté en créant des brèches dans la défense des Qataris, justement sanctionnés par les arbitres (13-7, 23e).
Mais le gardien d'origine bosnienne Danijel Saric les a mis en échec plusieurs fois et a permis au Qatar de mieux finir les trente premières minutes (11-14, 30e). Les Qataris ont alors attaqué très fort en seconde période pour revenir tout près (17-18, 40e). Mais comme contre l'Espagne, les Bleus ont toujours réussi à conserver une maigre avance.
La tension est devenue extrême, mais la France a pu compter sur le sang-froid de Valentin Porte, auteur du 24-21 à la 54e. Les duels se sont fait plus intenses encore, les coups de sifflet moins sûrs, mais les Bleus ont tenu bon. Et c'est finalement un dernier arrêt de Thierry Omeyer, leur gardien fétiche, moins en vue dans cette finale, mais exceptionnel sur ce tournoi qui leur a offert leur cinquième étoile.