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L'Américain Ryan Lochte entre enfin dans la lumière

30 juil. 2011, 07:54

Sous une apparence d'éternel étudiant, l'Américain Ryan Lochte, grand bonhomme des Mondiaux de Shanghai avec déjà quatre titres en poche, masque un caractère de compétiteur féroce. Il est l'unique à pouvoir rivaliser avec Michael Phelps. Ce fantasque Floridien de 26 ans, surfeur dans l'âme et passionné de mode, est aussi désinvolte et nonchalant hors de l'eau, que consciencieux et acharné dans les bassins. Il serait considéré comme l'un des plus grands nageurs de l'histoire si Phelps n'était pas là pour lui faire ombrage.

Pendant longtemps, ce dossiste de talent mais nageur complet avant tout, s'est contenté de simples compliments, laissant son ami Phelps, l'homme aux 14 médailles d'or olympiques, briller. Né à Rochester, dans l'Etat de New York, il est sans doute le seul à pouvoir se mesurer à Phelps en termes de polyvalence, de capacité à encaisser d'énormes charges de travail, d'aisance naturelle dans les coulées et de stabilité émotionnelle. En 2008, aux JO de Pékin, quand Phelps décrochait ses huit médailles d'or et battait le record de Mark Spitz, Lochte obtenait sa première récompense suprême en individuel sur le 200 m dos. Depuis, il n'a cessé de s'émanciper, gagnant plus de titres internationaux que quiconque.

Sans combinaison, il bat un record du monde

«Ce que Michael a fait en 2008 est entré dans l'histoire», avait déclaré Lochte juste avant les Mondiaux. «Mais c'était il y a trois ans. Nous sommes en 2011 et tout peut arriver. Je sais que je suis un bien meilleur nageur que je n'étais en 2008.»

Quadruple médaillé d'or aux Mondiaux 2009, Lochte a déjà devancé deux fois Phelps à Shanghai (200 m nage libre et 200 m 4 nages). Il a remporté hier deux titres supplémentaires (200 m dos et 4 x 200 libre), et est le deuxième, après son compatriote Ian Crocker, à avoir infligé deux défaites aux Mondiaux au meilleur nageur de l'histoire.

Surtout, il est devenu jeudi le premier à battre un record du monde en grand bassin depuis la disparition des combinaisons, au 1er janvier 2010, sur 200 m 4 nages. «Je voulais faire quelque chose que tout le monde pensait impossible», a-t-il expliqué.

La nouvelle coqueluche de ces Mondiaux ne pouvait que recevoir des compliments de la part de Phelps. «Il a mis bout à bout de petites choses», a estimé celui que l'on surnomme la Balle de Baltimore. «Il a amélioré sa technique sous l'eau. Il a gagné en vitesse de base. Il est super concentré maintenant et ça se voit.» En effet, Lochte s'est pris en main, notamment en modifiant son régime alimentaire et en accentuant sa préparation physique hors de l'eau.

Jumeaux dans les bassins, Phelps et lui ont deux personnalités bien distinctes en dehors. «Nous avons deux modes de vie différents», résume Lochte. «Il est un peu plus conservateur, je suis un peu plus extravagant, un peu plus dingue.»

Un bourreau des cœurs un brin excentrique

En effet, le triple médaillé à Shanghai n'hésite pas à transgresser les codes de bonne conduite. Il délaisse parfois le noir pour des maillots de bain roses ou mauves. Il enfile pour chaque finale ses chaussures de sport couleur émeraude, qu'il a dessinées lui-même. Quand Phelps est acclamé par les foules compactes, Lochte est d'abord accueilli par les cris stridents des adolescentes, en pâmoison devant ce beau gosse aux yeux azur et aux cheveux châtain-roux bouclés (il les a coupés).

Lochte est tombé dans une piscine alors qu'il n'avait que trois ans. Son père, entraîneur de natation, l'a secouru. La légende raconte que le petit Ryan ne pleurait pas mais riait. Ses parents ont ainsi compris que l'eau serait son univers. si

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