Oui, je suis jalouse.
Jalouse d’un canton de Vaud qui a su se mobiliser pour l’avenir du sport olympique.
Jalouse d’une région qui a su s’ouvrir à d’autres cantons, à d’autres pays pour l’unique bien d’un seul projet.
On n’a pas de pistes de bob? Pas grave, on va dans les Grisons.
On n’a pas de patinoire pour le curling? Allez, hop, direction Champéry.
Et le saut à ski, on le met où? En France, pardi!
Oui, je suis jalouse d’un comité qui a été si subtil que même les écolos les plus verts ne peuvent rien lui reprocher. Tout ce qui est utilisé ou pensé pour ces Jeux olympiques de la jeunesse sera durable, réutilisé, réaménagé, réexploité. Pour le sport. Pour et par les jeunes.
Oui, je suis jalouse d’un projet qui est né sans que personne ne parle de Röstigraben, de réchauffement climatique ou de quota de femmes dans la neige ou sur la glace, puisqu’on a même pensé à engager le même nombre de filles et de garçons. Et oui, je suis jalouse d’un projet au cours duquel on a rarement opposé les Alpes valaisannes et les Alpes vaudoises, ni évoqué la distance qui sépare Lausanne de Saint-Moritz.
Bien sûr, tout n’a pas été si simple pour le comité des JOJ 2020, c’est une certitude. Et pour que la Confédération, le canton de Vaud et la Ville de Lausanne engagent chacun neuf millions de francs dans ce projet à quarante millions, un claquement de doigts n’a assurément pas suffi.
Mais vu d’ici, où le moindre faux pas entre Haut et Bas plonge le canton dans une atmosphère partisane et délétère, le coup de poker vaudois a valeur d’or.
A vous qui siégez au Château face à la Suisse et au monde, à quand un nouveau projet d’envergure pour le canton de Neuchâtel?