Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Entre sport et bonne école de vie

Le Neuchâtel Karaté-Do est une belle usine à champions, mais pas seulement.

19 sept. 2014, 00:01
data_art_8403151.jpg

Etabli à Serrières, le Neuchâtel Karaté-Do est une usine à champions. Il compte actuellement dix athlètes dans les différentes équipes nationales (lire encadré), et ce n'est pas un hasard. La recherche de la performance est l'un des moteurs qui poussent Franco Pisino à repartir chaque matin au turbin. "Depuis la création du club en 1979 - je suis arrivé en 1993 -, il y a toujours eu quelqu'un en équipe de Suisse", lance fièrement le boss. "A mes yeux, il est important d'offrir à ces jeunes la possibilité de s'exprimer sur la scène internationale."

Lors des derniers Internationaux du Luxembourg, par exemple, Noah Pisino s'est imposé en M18 -61 kg, alors que Noémi Kornfeld (élite dames -68 kg) et Floriana Stanca (M18 +59 kg) se sont classées deuxièmes.

Art martial et tradition

Les autres moteurs de Franco Pisino? L'amour du karaté, "avec son côté art martial et son côté traditionnel" . Et la dimension sociale de tout sport. "C'est nécessaire d'intégrer les jeunes, de leur proposer une activité régulière et encadrée plutôt que de les voir livrés à eux-mêmes dans la rue."

Dans un résumé forcément audacieux, on dira que le Neuchâtel Karaté-Do, c'est Franco Pisino! "C'est vrai, je suis responsable du club et je chapeaute un peu tout", sourit-il. "Mais ce n'est pas dans l'idée de tout contrôler! C'est juste que l'on a de la peine à trouver des bénévoles. Moi, c'est mon job, je suis professionnel, et j'aime ça! Et puis, j'ai quand même à mes côtés des groupes de coaches et d'entraîneurs qui me remplacent quand je suis loin."

Quatre casquettes

Car le Neuchâtelois est l'un de ces passionnés de sport souvent en bringue avec leur agenda. "Je suis également entraîneur national, ce qui m'oblige à monter souvent à Macolin et à suivre les meilleurs athlètes des autres clubs du pays. Et puis, à côté du karaté, je suis préparateur physique d'Union Neuchâtel Basket et de la première équipe de Neuchâtel Xamax FCS. Cela fait beaucoup de casquettes, mais j'arrive à gérer."

Explosivité, vivacité, souplesse, capacité de réaction, sens de l'anticipation, le karaté n'est pas réservé aux gros bras noueux. Au contraire . "C'est devenu un sport qui se pratique de plus en plus jeune", constate Franco Pisino. "Comme pour le judo, une formation Jeunesse & Sport permet de rendre l'apprentissage de la discipline très ludique. On accueille souvent des enfants un peu bougillons ou qui ont de la peine à se concentrer, pour essayer de les cadrer. Cela ne me dérange pas. Sur les 180 membres que compte le Neuchâtel Karaté-Do, il y a 120 jeunes de 6 à 18 ans. Après, bien sûr, dès qu'on entre dans l'art martial traditionnel, par esprit de compétition ou simplement pour se mesurer aux autres, on va très vite vers quelque chose de beaucoup plus carré."

Assister à un entraînement de karaté permet déjà de mesurer la violence de ce sport de combat. "Je n'aime pas ce mot, je préfère parler d'engagement, de "grinta", une notion qui fait d'ailleurs partie des critères d'attribution des points, comme le fait de savoir contrôler son agressivité", nuance le boss. "Bien sûr, il y a des coups qui sont lâchés, notamment dans toutes les techniques au corps. Mais le corps est travaillé pour pouvoir résister."

La bonne attitude

Franco Pisino insiste: "Dans le karaté, il n'y a pas ce travail de sape que l'on trouve par exemple dans la boxe, avec une dangereuse répétition de coups. C'est plus un travail technique pour amener une situation, qui permet ensuite de finaliser le combat sur une action."

Pour le Neuchâtelois, le karaté est surtout une bonne école de vie. "On voit tous les jours des conflits qui auraient pu être atténués ou même annulés par une bonne attitude", lâche Franco Pisino. "Si une personne se recroqueville sur elle-même, baisse les épaules et se montre craintive, elle se fera tout le temps rentrer dedans. Si, au contraire, elle relève la tête, se montre sûre d'elle-même, sereine et confiante, elle sera beaucoup plus respectée."

Cela vaut entre "amis", dans une cour d'école, dans la rue, et même dans cette autre jungle qu'est devenu le monde du travail aujourd'hui.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias