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Dans les coulisses du temps à Athletissima

02 juil. 2011, 11:14

Depuis 1932, avec un contrat portant jusqu'en 2020, Omega compte le temps et les centimètres aux Jeux olympiques. L'athlétisme et sa Ligue de Diamant, c'est aussi son jouet. Sur le terrain, depuis bientôt quatre décennies, Swiss Timing assure. En pratique, la firme sise à Corgémont depuis 1972 est «le prestataire de services de Swatch Group», précise Peter Hürzeler, mémoire vivante de l'entreprise. «Omega a l'athlétisme, Tissot le cyclisme, Longines le ski alpin, mais c'est chaque fois Swiss Timing qui est mandaté.»

Et ce n'est pas une mince affaire. Entre le coup de pistolet et l'arrivée calculée au millième, le temps est en suspens. Dix secondes tout au plus pour un 100 m. Avant, après, un monde s'agite. «Le coup de pistolet, c'est surtout pour le show, pour la tradition!», sourit Peter Hürzeler.

Le coureur entend surtout le bip émis par le haut-parleur placé derrière le starting-block. «Ce système existe depuis les Jeux de Montréal en 1976. Ainsi, en particulier sur le 400 m, un athlète n'est pas défavorisé s'il se situe dans le couloir extérieur.»

Progrès utiles

En course également, le progrès abreuve les pistards. Chaque dossard est muni d'une puce électronique, un transpondeur. «On ne connaît pas les temps intermédiaire du record du monde du 1500 m d'Hicham El Guerrouj (réd: 3'26'00 signé en 1998), car les chronos enregistrés sont ceux de son lièvre», raconte Peter Hürzeler. «Le transpondeur permet aujourd'hui d'obtenir ce genre de données.» Cette puce alimente directement les télévisions.

Non content de mesurer - le vent aussi - et de chronométrer, Swiss Timing prépare le terrain aux diffuseurs. «Nous ajoutons les incrustations aux images: les noms des athlètes, les résultats ou encore tout ce qui est virtuel, comme les couleurs et les marques de records ou de performances sur le terrain», lâche-t-il. «Nous nous situons entre les caméras et la réalisation.»

Dans ce monde d'extrême précision, les ratés sont interdits. Mais ils existent. Le plus fameux, Peter Hürzeler le raconte presque avec fierté. C'était le 12 mai 2006 à Doah. En 9''76, l'Américain Justin Gatlin améliore d'un centième le record du monde du 100 m. L'annonce, immédiate, est faite au monde. «Le chrono tourne au millième de seconde», rappelle Peter Hürzeler. Selon la photo-finish - le document qui fait foi -, Gatlin avait coupé la ligne en très exactement 9''766. «Mais au lieu d'arrondir vers le haut comme il fallait le faire, les juges ont arrondi vers le bas!» Egalité. Pas de record. Et grosse embrouille.

La poussée de Powell

Maître du temps, les façonneurs de millièmes vivent avec le leur. Ils inventent. Ils innovent. «Notre but, c'est la rapidité. Nous travaillons d'ailleurs sur un système capable de donner le résultat avant le départ!» Il se marre, Peter Hürzeler.

Plus sérieusement, Swiss Timing planche sur un nouveau modèles de starting-blocks. «Le plot actuel bouge et génère un léger recul. La nouvelle version reste totalement immobile», explique Peter Hürzeler. L'innovation pourrait entrer en service l'année prochaine. «Mercredi à Lausanne, nous l'avons testé avec Asafa Powell. Il trouve ce plot tellement bien qu'il le voulait pour le lendemain à Athletissima!» La pression mesurée au départ de Powell est de 240 kilos!

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