Secoué par le vent, un homme tente péniblement d’accrocher des ballons à un poteau. On lui demande où se trouve le départ. «Non, non, je n’ai rien à voir avec la course, moi, désolé.» Trente minutes avant le départ, les rues de Cressier font croire à une mauvaise plaisanterie, désertes sous un crachin hivernal, fouettées par les bourrasques. Tous les coureurs (153 adultes en tout) se réfugient en réalité dans le hall du collège.
Et dès la porte de cet établissement ouverte, un condensé de ce qui a tant manqué dans le canton ces derniers mois explose à la figure: une forte odeur de camphre qui pique le nez, des sportifs aux couleurs vives qui s’étirent une ultime fois les quadriceps et qui sautillent nerveusement. Oui, cela avait décidément manqué. Çà et là, les masques sur le visage des bénévoles et des coureurs. Les affiches roses de prévention placardées aux...