Les téléspectateurs de la RTS auront sans doute reconnu sa voix. Ou ils l’auront découverte. Depuis jeudi, l’orienteur neuchâtelois Pascal Buchs (24 ans) accompagne le journaliste Mathieu Germanier pour faire vivre les championnats d’Europe de sprint de course d’orientation, à Neuchâtel.

A défaut d’y participer en tant que coureur, à cause d’une fracture de fatigue au tibia gauche, l’habitant des Hauts-Geneveys découvre un nouvel univers. «J’aurais préféré faire partie des athlètes», admet-il sans peine. «J’ai au moins la possibilité de vivre cette compétition de l’intérieur. C’est très spécial pour moi.»

Une opportunité

Ironiquement, cette aventure n’aurait pas eu lieu sans cette blessure contractée en janvier. «J’ai repris l’entraînement après quatre semaines de pause. C’était trop tôt. J’ai dû m’arrêter durant un mois supplémentaire.» Il restait alors une dizaine de jours jusqu’aux sélections nationales. «J’avais peu de chance d’être pris, mais j’ai joué le coup à fond.»

Tous mes potes belges orienteurs m’ont envoyé un message pour m’engueuler!

Pascal Buchs, orienteur neuchâtelois

Le 27 avril, les noms des élus tombent. Celui de Pascal Buchs n’en fait pas partie. Déçu, mais pas abattu, le Neuchâtelois pense déjà à la suite: les championnats du monde en République tchèque en juillet. «Nous étions plusieurs à vouloir déjà nous y rendre pour nous entraîner», commente Pascal Buchs. Un téléphone de la production de la chaîne romande en décide autrement.

Régional de cette compétition européenne, Pascal Buchs avait le profil idéal. «La RTS avait prévu de s’appuyer sur l’ancienne championne du monde d’orientation, la Fribourgeoise Marie-Luce Romanens. Mais elle a refusé», explique le Vaudruzien.

Trois ans sans se promener au centre-ville

Alors l’orienteur s’est préparé. «J’ai quand même dit quelques bêtises!», rigole-t-il. A l’antenne, le Neuchâtelois a confondu le résultat du Belge Yannick Michels avec le Norvégien Kasper Harlem Fosser. «Tous mes potes belges orienteurs m’ont envoyé un message pour m’engueuler!»

Cette «pige» à la RTS met surtout fin à une longue période d’abstinence pour le Neuchâtelois. Lors de notre rencontre, attablé à la terrasse d’un café, Pascal Buchs ne dégustait que sa troisième boisson au centre-ville depuis… trois ans. En effet, depuis la nomination de la capitale cantonale en tant que ville hôte de ces championnats d’Europe, l’orienteur vaudruzien n’a plus eu le droit de se balader dans les alentours de la place Pury jusqu’au mercredi 12 mai.

«C’est un élément très particulier de la course d’orientation», sourit-il. «Les organisateurs souhaitent conserver un maximum d’équité entre les différents athlètes.» Etudiant à la Haute école d’ingénierie, à la gare de Neuchâtel, Pascal Buchs pouvait «au moins» se rendre à ses cours.

Pascal Buchs douzième de la Coupe du monde à Cansiglio

En ouverture des finales, l’orienteur des Hauts-Geneveys a signé un bon résultat. Simona Aebersold, Matthias Kyburz et Daniel Hubman ont terminé sur le podium.