Le Conseil d’Etat neuchâtelois a écourté ce mercredi 23 juin sa séance hebdomadaire pour permettre à deux de ses membres de se rendre à Cressier au lendemain de la catastrophe provoquée par le Ruhaut en folie. Ce ruisseau d’habitude paisible a semé la désolation à travers le village en pente.

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«Deux ans, quasiment jour pour jour, après les événements du Ruz Chasseran au Val-de-Ruz, une catastrophe similaire a frappé Cressier mardi soir», a indiqué Laurent Favre lors d’un point presse organisé à l’école du village.

Le président du gouvernement a précisé qu’une dizaine de bâtiments ont été fortement endommagés, de même qu’une centaine de véhicules. «Par contre, et c’est heureux, personne n’a été blessé.» Au niveau des infrastructures, la route entre Frochaux et Lignières, emportée par le Ruhaut, sera fermée durant plusieurs semaines.

Deux ruisseaux sortis de leur lit

Chef de l’Organe de conduite régional du Littoral, Frédéric Mülheim, a repris la succession des événements qui ont provoqué cette catastrophe. A la suite d’un orage particulièrement violent sur le plan local, les deux ruisseaux de Cressier, le Mortruz et le Ruhaut, sont sortis de leur lit mardi 22 juin en début de soirée.

La carte des principaux lieux touchés par la catastrophe.

Si le premier a surtout provoqué des inondations d’eau claire, le second a été beaucoup plus virulent. Après avoir emporté la route Frochaux-Lignières, le Ruhaut a en effet charrié beaucoup de boue, de morceaux de bois et de pierres à travers les rues en pente du village.

La conduite souterraine dans laquelle coule le ruisseau sous les rues et les maisons de Cressier s’est vite retrouvée bouchée par ces gravats et l’eau a alors fait sauter les chaussées (bétonnées ou goudronnées) à plusieurs endroits du village, transformant les rues en torrents impétueux et les couvrant d’une boue persistante.

Plus d’eau potable à Cressier

«Il y aura un long travail avant de retrouver une situation normale et les contraintes vont durer longtemps», a précisé Frédéric Mühlheim. Président de la commune de Cressier, Jean Bernard Simonet a de son côté indiqué que la fourniture d’eau potable était désormais impossible pour près de la moitié des foyers. Une distribution de bouteilles d’eau minérale a été mise en place.

Par ailleurs, plusieurs familles devront quitter leurs maisons trop endommagées ou sans électricité et coupées des réseaux d’eau. Ce mercredi 23 juin en fin d’après-midi, les autorités demandaient à la population d’évacuer les rues du village dès l’arrivée annoncée de nouvelles intempéries.

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La police neuchâteloise a reçu mardi soir près de 500 appels, selon le chef d’état-major Ivan Keller. 120 personnes sont intervenues, provenant de la police, des pompiers ou de la protection civile. Sans compter une cellule de soutien psychologique.

Habitants évacués

«Nous nous sommes tout d’abord assurés que personne ne manquait à l’appel et nous avons contribué à l’évacuation de certains habitants bloqués par les eaux», a poursuivi Ivan Keller.

Les pompiers ont aussi collaboré à la recherche des personnes à l’aide d’un bateau, a indiqué de son côté le commandant «défense incendie» du Littoral neuchâtelois, Florian Chédel. Des contrôles ont enfin été effectués dans les bâtiments touchés, de même que des pompages de caves inondées.

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