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Tribunal: quand un "stop" absent à Fleurier est désigné coupable

Un sexagénaire a comparu, mercredi dernier, devant le Tribunal régional pour lésions corporelles graves par négligence. On lui reproche d'être l'auteur d'un accident de la route survenu en juillet 2015 à Fleurier.

16 oct. 2018, 15:42
L'accident a eu lieu, en juillet 2015, à l'intersection des rues des Petits-Clos et des Moulins.

«Je me suis clairement arrêté vingt centimètres avant la ligne du stop!» Roger*, 69 ans, l’a répété sans cesse devant la juge Shokraneh Habibi Amini mercredi dernier: il n’a pas fait d’erreur au volant de sa voiture ce jour de juillet 2015.

S’il a percuté l’arrière de la voiture de Massimo*, c’est à cause de la signalisation insuffisante et parce que ce dernier roulait trop à droite. Une ligne de défense que son avocat a également tenue devant le Tribunal régional du Littoral et du Val-de-Travers, à Neuchâtel.

Incapacité de travail à 100%

Depuis l’accident, survenu il y a plus de trois ans à Fleurier, Massimo, 30 ans, n’a pas pu reprendre le travail. Il souffre de pertes d’équilibre, de maux de tête ainsi que de douleurs dorsales.

Pour lésions corporelles graves par négligence, le Ministère public requiert 30 jours-amende à 110 francs, avec sursis pendant deux ans, et 600 francs d’amende à l’encontre de Roger. Le verdict sera rendu dans les semaines à venir.

Le jour de l’accident, le véhicule de Roger, venant de la rue des Petits-Clos,  avait embouti celui de Massimo, qui circulait rue des Moulins.

Panneau retiré lors d’un chantier

«Dans cette histoire, Massimo a été autant trompé que moi.  Le carrefour était en chantier, et c’était mal indiqué», a affirmé Roger. Le marquage au sol était en partie effacé et il manquait bien un panneau «stop» à ce carrefour

Quatre mois auparavant, il avait été retiré par le contremaître en charge des travaux. Et, pas de bol, l’homme a oublié de demander sa réinstallation lorsque la route a été rouverte à la circulation. Il a déja été condamné à une amende pour ce manquement.

Cependant, dans ses considérations, le Tribunal cantonal n’a pas estimé que l’absence du panneau était la cause de l’accident. Et pour cause: une précédente signalisation indiquait un «stop» quatre-vingts mètres avant. La Cour s’est notamment référée à un arrêt du Tribunal fédéral, qui admet que signalisation de ce type est suffisante et qu’un marquage au sol n’est pas nécessaire.

«Quarante ans sans accident»

Roger ne nie pas avoir vu l’écriteau rouge et blanc, mais assure qu’il n’a commis aucune négligence. «Au regard de l’emplacement de votre véhicule, je peine à comprendre pourquoi vous n’avez pas vu la voiture plus tôt», a rétorqué la juge.

Mais Roger n’en démord pas: «Cela fait trois ans que cette histoire me tape sur le système. On considère que je suis prévenu, alors que ça fait quarante ans que je conduis sans avoir fait le moindre accident. Je ne finirai pas ma vie avec une condamnation.»

*Prénom d’emprunt.

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