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«La Grenouillarde» dans les verres

11 juin 2011, 09:02

ça ne vient pas spontanément à l'esprit, mais il serait impardonnable de l'ignorer: les habitants de Boveresse s'appellent des Grenouillards. Francis Martin, lui, habite Travers. Mais il distille à Boveresse. Il a donc nommé «La Grenouillarde» l'absinthe sortie dernièrement de l'alambic de La Valote. Il l'a inaugurée hier en compagnie, notamment, d'Yvan Moscatelli, qui en a dessiné l'étiquette.

«La Grenouillarde» rappellera sans doute quelque chose à qui a pu boire de la bleue produite avant son interdiction. Ce n'est pas un hasard: c'est après avoir entendu les appréciations positives portées par une joyeuse équipe d'anciens sur une de ces absinthes d'avant 1910 que Francis Martin s'est dit qu'il conviendrait de retrouver ce genre de goût. Une idée qui allait de toute façon bien avec son penchant pour «le respect des origines»: n'a-t-il pas créé «L'Originale»?

«L'Originale» titre à 72%, «La Grenouillarde» à 65 pour cent. «La majorité des absinthes titrent entre 53 et 55%», confie Francis Martin. En particulier les autres bleues qu'il produit à Boveresse. Pourquoi une plus forte proportion d'alcool? «Soixante-cinq degrés fait mieux ressortir les saveurs», estime le distillateur.

Comment il les a dosées reste évidemment son secret. Mais il veut bien dire que, pour «La Grenouillarde», il utilise dix des quinze plantes à disposition pour qui veut produire un breuvage méritant le nom d'absinthe. Et que la moitié d'entre elles proviennent du jardin cultivé de l'autre côté de la rue du Quarre.

«Fabriquées artisanalement»

«Le goût que l'on souhaite ne vient pas du premier coup. Il a fallu faire quelques ajustages, pour qu'elle soit arrondie. Après dix mois, c'était bon, ce qui fait relativement vite.» Propriétaire des murs de la distillerie, Laurent Nebel ajoute: «Les plantes sont séchées en haut de la maison, simplement par le vent. Je pense qu'elles conservent ainsi mieux leurs essences.»

Francis Martin, qui a fait l'essentiel de son parcours de distillateur comme clandestin, sait bien que l'appréciation sur ce genre de produit relève autant des préférences personnelles que d'une analyse objective. «Je peux simplement dire qu'aucune des absinthes venant de notre interprofession n'est ratée.» Et à propos des siennes: «Elles sont fabriquées artisanalement.» Comme le dit d'ailleurs la contre-étiquette de «La Grenouillarde». Et comme le laisse entendre la quantité de cette fée verte actuellement sortie de La Valote: 140 litres.

Commentaire d'Yvan Moscatelli sur le résultat: «Le contenu de cette bouteille n'a pas besoin de valorisation.» L'artiste-peintre de Wavre, qui a «rencontré le Vallon grâce à Pierre-André Delachaux», a quand même repris le motif d'une des «pièces maîtresses» de son exposition de 1997 à la galerie des Amis des arts, à Neuchâtel: une grenouille au pubis poilu, seins à l'air, assise sur un tabouret de piano. «Il s'agit de rendre la sensualité de l'absinthe», explique-t-il. Pour sa part, Francis Martin assure que la participation de l'artiste de l'Entre-deux-Lacs représente «le plus beau des cadeaux».

Voir www.absinthe-originale.ch. Le 18 juin, Fête de l'absinthe à Boveresse 

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