Votre publicité ici avec IMPACT_medias

L'«affaire des chanvriers» connaît un rebondissement inattendu

L'auteur des coups de feu qui avaient blessé l'un de ses comparses en décembre 2003 ne serait pas le bon. Dans une confession écrite, son frère jumeau souhaite rétablir la vérité en se dénonçant. L'avocat du premier espère la révision du procès. «J'ai décidé de dévoiler toute la vérité dans le cadre de cette affaire. Je ne peux en effet pas supporter que mon frère soit condamné à une peine pour des actes qu'il n'a pas commis (...).» Cette confession écrite, datée du 12 mars 2007 et adressée à la Cour de cassation pénale, est un coup de théâtre dans l'affaire dite des chanvriers du Val-de-Travers. Elle est signée du frère jumeau de celui qui avait été condamné à 30 mois de prison ferme. Ce dernier avait été reconnu coupable, notamment, de mise en danger de la vie d'autrui pour avoir blessé par balle l'un de ses acolytes, lors d'une bagarre qui avait dégénéré en décembre 2003. Dans sa lettre, le repenti affirme aujourd'hui être l'auteur des coups de feu. L'avocat du condamné a par conséquent interjeté un pourvoi en révision du procès de son client, et demande son acquittement pour ce qui est de la mise en danger d'autrui.

27 mars 2007, 12:00

Dans la version retenue par la justice lors du procès retentissant de novembre 2005, cinq acteurs de l'affaire s'étaient donné rendez-vous le 22 décembre 2003 pour une explication tendue. Une bagarre a alors rapidement éclaté, mettant à mal l'un des jumeaux. Son frère est alors sorti du local où se déroulait la scène, et est revenu un pistolet à la main, tirant un coup en l'air, puis un autre à l'horizontale, qui blessa à la cuisse l'un des protagonistes. Il a ensuite essayé, toujours selon le jugement du 9 novembre 2005, de viser l'agresseur de son frère, mais l'arme s'est enrayée.

«J'avais personnellement le pistolet en main quand le coup de feu a atteint (l'acolyte). Mon frère (...) ne l'a de ce fait pas eu en main ce jour-là et n'a par conséquent pas pu tirer les coups de feu qui lui sont reprochés», explique dans sa lettre le repenti.

Des déclarations susceptibles d'«ébranler les constatations de faits sur lesquelles se fonde la condamnation de mon client», écrit dans le pourvoi en révision l'avocat du condamné. Ce dernier attend en outre une décision concernant un recours administratif contre la décision de l'Office d'application des peines de le convoquer pour terminer sa peine le 2 mai prochain (notre édition du 3 mars).

Pourquoi, seize mois après le procès, cette nouvelle version arrive-t-elle sur la table de la justice? «Les deux frères se serraient mis d'accord sur cette histoire avant d'être interrogés par les enquêteurs», avance le défenseur. L'un prenait à son compte les coups de feu, l'autre son implication dans la culture du chanvre. Ils espéraient ainsi s'en sortir tous les deux sans trop de casse.»

Une explication que confirme la lettre du repenti: «Les peines pouvaient être partagées et normalement devaient être toutes deux assorties du sursis.» Le jugement n'a cependant pas été conforme aux attentes des deux frères: l'un a pris 14 mois avec sursis, l'autre 30 mois ferme. / FAE

Votre publicité ici avec IMPACT_medias