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L’absinthe perd l’un de ses grands clandestins

Le producteur de fée verte vallonnier Willy Bovet est décédé il y a une dizaine de jours. Ce départ représente "une grande perte" pour le monde de l’absinthe, estime Yann Klauser, directeur de la maison dédiée au breuvage.

19 juin 2018, 16:15
Willy Bovet, producteur d'absinthe au Val-de-Travers, n'est plus.

Môtiers s’est réveillé il y a une dizaine de jours avec quelque chose en moins. Willy Bovet, figure reconnue et rassembleuse de l’absinthe vallonnière, Môtisan pur sucre, est décédé le 7 juin dernier, emporté par un cancer. Il avait 80 ans.

Ce départ représente «une grande perte» pour le monde de l’absinthe, estime Yann Klauser, directeur de la maison dédiée au breuvage. Avec ce décès, ce sont des récits de la clandestinité qui disparaissent. Le nom, lui, reste: sa fille a repris la distillerie.

Tout en faisant une carrière d’horloger, ce sportif – «il lui a manqué quelques dixièmes pour participer au 400 mètres des Jeux olympiques de Rome en 1960», rappelle son ami Claude-Alain Kleiner –, a commencé à distiller au tournant des années 1960-1970, fort d’une recette acquise auprès d’un ancien, Robert Bobillier.

«Un brin rebelle»

«J’ai compris qu’il était parti seul. Son fabricant d’alambic lui aurait dit ‘tu peux faire de l’absinthe, mais pas de la merde’», se souvient Francis Martin, avec qui il a fondé La Valotte dès la légalisation en 2005. Une alliance disparue quelques années plus tard, sans que ne disparaisse l’amitié. «On voyait que c’était un horloger. Il était précis.» Discret aussi, car il n’a jamais été inquiété.

D’autres qualificatifs fusent: calme, sage et pondéré. «Un brin rebelle aussi», glisse Claude-Alain Kleiner en rappelant par exemple une expédition nocturne pour dévisser la plaque de la place du 24 février. Bref, «il nous manque déjà», résume Francis Martin.

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