Ils ne feront pas recours au Tribunal fédéral. Réunis ce jeudi soir en assemblée générale extraordinaire, les membres de l’Association interprofessionnelle de l’absinthe (AIA), porteurs du projet d’Indication géographique protégée pour l’absinthe du Val-de-Travers, ont décidé de laisser le dossier retourner auprès de l’Office fédéral de l’agriculture, après le récent jugement du Tribunal administratif fédéral (TAF). L’avenir d’une IGP est ainsi entre les mains des fonctionnaires bernois.
A lire aussi: Absinthe: le «franc succès» des opposants à l’IGP
Dans un communiqué diffusé tôt ce vendredi 18 juin, l’interprofession regrette l’affaiblissement «considérable de la position de l’ensemble des artisans-distillateurs du Val-de-Travers». Elle fait notamment référence aux confrères français de Pontarlier, qui bénéficient déjà d’une telle protection.
Pas de jugement sur le fond
Toutefois, l’AIA remarque que le TAF, s’il conteste la représentativité de l’interprofession (et donc sa qualité pour faire une demande d’IGP), ne s’est pas prononcé sur le fond du dossier. Or, l’Ofag était allé dans le sens d’une IGP. L’interprofession a ainsi décidé de s’en remettre à cette autorité.
Pour rappel, après une première demande d’IGP généralisée autour du mot «absinthe», retoquée à la suite de recours notamment valaisans et français, l’interprofession a relancé en 2016 un dossier pour une IGP «Absinthe de Val-de-Travers», assorti d’un cahier des charges. Celui-ci demande notamment que les plants de grande absinthe utilisés dans la confection de la bleue proviennent du Vallon.
Or, une partie des artisans de la vallée a décidé de recourir contre cette demande d’IGP pour pouvoir continuer d’appeler «Absinthe du Val-de-Travers» un breuvage produit comme durant la période de clandestinité, soit lorsqu’il était impossible (ou très difficile) de se procurer des plantes locales. Réunis au sein de l’Association des artisans-distillateurs d’absinthe (AAA), ceux-ci avaient fait opposition auprès du TAF, qui a validé ce recours cette semaine.