«C’est ce qu’on n’a pas su faire! Allez-y les jeunes!»
17h20 dans les rues de Fleurier, sous une pluie continue. Un passant arborant une longue barbe grise félicite les jeunes manifestants. Ils étaient une cinquantaine à mener un cortège fort d’environ 80 personnes. Particularité de cette première marche pour le climat du Val-de-Travers: ses initiateurs n’avaient pas 15 ans.
Ses initiatrices plus précisément. Si les jeunes manifestants appartiennent avant tout à deux classes de 9e année, ce sont Amantina, Yaëlle et Maÿliss qui ont organisé la majeure partie de l’événement. «Ce n’est pas parce qu’on est des enfants qu’on ne peut pas comprendre le problème. C’est nous les jeunes qui allons vivre sur cette planète», disent les jeunes filles, âgées de 12 à 13 ans.
Montrer l’exemple
Les jeunes Vallonniers voulaient montrer leur soutien aux autres manifestations partout dans le monde. Ils espèrent aussi faire revenir le Conseil d’Etat neuchâtelois sur sa décision de ne pas prononcer l’urgence climatique. Autre point mis en avant par des jeunes préadolescents: montrer l’exemple aux autres élèves, via des petits gestes au quotidien. «On a un mode économique sur les téléphones, autant l’activer», glisse Amantina. Manger local et de saison est aussi cité par ses amis.
Au moment d’expliquer leur motivation, Maÿliss cite Greta Thunberg, cette jeune activiste suédoise. «J’ai vu les premiers reportages, ça m’a touchée.» «Il y a aussi eu notre professeure, Pauline Landry, qui nous a beaucoup sensibilisés», complète sa sœur Yaëlle.
Fierté
L’enseignante était d’ailleurs dans le cortège. Elle se dit «très, très fière» de ses élèves. «L’idée de faire cette manifestation est vraiment venue d’eux. Ils se sont beaucoup investis et n’ont rien lâché», apprécie Pauline Landry. «Ça nous fait aussi réfléchir, nous, en tant que parents», complète Delphine Mehmeti-Simon-Vermot, la maman Amantina.
Après la marche, cette dernière ne voulait pas s’arrêter en si bon chemin. «Le fait qu’on se soit tous réuni, c’est très gratifiant», dit Amantina. La jeune fille souhaite désormais monter une «cleanwalk» (une marche durant laquelle on ramasse des déchets), comme le fait déjà son pote Valentin. «Ça fait réagir les gens. On en parle de plus en plus. Il y a quelque chose qui s’est mis en place», conclut-elle.