Une ombre en bordure de route, deux éclats jaunes dans un champs. Bien souvent encore, les renards s'éclipsent à la vue des humains. Pas à celle de Monique Boccard.
Depuis le mois de mai, cette photographe amateur et habitante du Val-de-Ruz a très régulièrement observé une tanière située dans la vallée et a pu y voir grandir cinq renardeaux. "Un grand bonheur" qu'elle a choisi de partager avec nous en nous envoyant plusieurs clichés.
Se mordiller, jouer avec des brindilles
Prises au mois de juillet, les photographies montrent les jeunes goupils assoupis dans la mousse ou le regard porté vers un détail dont eux seuls ont le secret.
"Plusieurs fois par semaine, je suis allée les photographier, les voir évoluer, jouer avec des brindilles, se mordiller et aussi, la plupart du temps, dormir les uns contre les autres sur une pierre moussue", raconte la Vaudruzienne. "Souvent, ils me regardaient dans les yeux, cela à environ 10-15 mètres, distance que je respectais afin de ne pas les stresser."
Émancipation?
Depuis le début du mois d'août, un seul renardeau rôde encore près de la tanière. "Évidemment, les petits ont bien grandi et se sont émancipés. Chacun part à la recherche de son propre territoire", imagine notre témoin-lectrice.
Et de poursuivre: "Lorsqu’on sait que seul 20% des renardeaux survit jusqu’à l’âge d’un an, je préfère les imaginer parcourant les bois plutôt qu'écrasés sur la route ou morts de gale."
Contrairement à la pensée populaire, le renard n'est pas exclusivement un animal nocturne. "En réalité il s'agit surtout d'un animal méfiant qui préfère la tranquillité et la quiétude de la nuit pour sortir", explique l'auteur Denis-Richard Blackbourn.
"Dans des régions où il n'est pas dérangé, il peut néanmoins tout à fait adopter un mode de vie plus diurne [...] Le rythme de vie varie selon la période de l'année. L'été, pendant la période d'élevage des jeunes il est notamment possible de voir chasser des renards à toute heure de la journée."