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Les arbres du Parc Chasseral, habitats rêvés des animaux

Le Parc régional Chasseral a répertorié des centaines d’arbres-habitats et d’espèces de coléoptères. Objectifs: mieux connaître et surtout mieux préserver la faune.

22 juil. 2019, 17:02
La chouette de Tengmalm est l’une des espèces qui profitent des loges de pic noir, creusées dans les hêtres de grand diamètre, pour installer son nid et y pondre ses œufs.

Exactement 3264 arbres-habitats sur une étendue de neuf kilomètres carrés de forêts et de pâturages. C’est l’inventaire dressé à Nods, Orvin et Prêles par le Parc régional Chasseral et différents partenaires cet hiver.

Pourquoi inventorier ces habitats naturels? «Bien moins connus que les marais ou les prairies sèches, les vieux arbres, le bois mort et les arbres à cavités constituent un enjeu primordial pour la biodiversité de notre région», souligne un communiqué diffusé ce lundi. Autrement dit, ce type de recensement aide à mieux connaître et mieux préserver certaines espèces animales.

Prenons l’exemple du pic noir: 103 arbres présentant des loges de nidification réalisées par cet oiseau ont été répertoriés sur le versant sud du Chasseral et sur le Mont-Sujet.

Ces espaces peuvent ensuite connaître une seconde vie: ils sont squattés par des espèces patrimoniales et menacées comme la chouette de Tengmalm, le pigeon colombin ou encore le choucas des tours. Les chauves-souris profitent également de ces cavités.

«Une véritable petite forêt vierge»

Les insectes ont aussi besoin de ce genre d’univers. Parmi les 458 espèces de coléoptères capturées en 2018 à divers endroits sur le territoire du Parc, une bonne moitié dépend du bois mort ou en décomposition. Les arbres favorables sont souvent très vieux, présentent des cavités, de grosses branches mortes ou encore des champignons, entre autres structures.

Sept de ces espèces vont jusqu’à être considérées au niveau européen comme des «reliques de forêts primaires», un gage de rareté. L’une d’entre elles – l’Anitys rubens – n’avait jusqu’à présent jamais été observée en Suisse. «Une véritable petite forêt vierge se cache donc au-dessus d’Orvin et de Frinvillier, en particulier dans les forêts situées sous des barres rocheuses et soumises aux chutes de pierres, ainsi que dans certains pâturages peuplés d’arbres monumentaux», est-il souligné.


Un arbre sec en pâturage boisé, comme ce très vieux chêne, constitue un habitat recherché pour de très nombreuses espèces de coléoptères. SP-Parc régional Chasseral

Marquer pour éviter l’abattage

Plusieurs centaines d’arbres ont été marqués ce printemps d’un «H», afin de signaler leur importance aux gardes-forestiers et d’éviter si possible leur abattage. Il n’y a pour autant aucune obligation de préserver ces arbres.

Le Parc Chasseral annonce qu’il va poursuivre ce projet lié aux arbres-habitats en élargissant la zone de recensement dès l’hiver prochain. Une nouvelle campagne de capture de coléoptères a déjà été menée au printemps 2019, mais n’a pas encore été analysée.


Environ 400 arbres ont été marqués. SP-Parc régional Chasseral

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