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Il déneige depuis quarante ans

Christian Badertscher, agriculteur aux Prés-Devant, au-dessus de Montmollin, déblaye la neige des rues et routes de la commune depuis ses 18 ans. Aujourd'hui âgé de 58 ans, il fête cette année son 40e hiver de déneigement. Rencontre avec un homme qui sait s'adapter aux caprices de la météo.

22 janv. 2011, 06:29

«ça fait 40 ans que je fais ça, et je pense continuer tant que la santé le permet!», s'exclame Christian Badertscher en rigolant. Cet agriculteur des Près-Devant sur Montmollin a commencé à déneiger les rues et routes de la commune dans les années 1970, à l'âge de 18 ans.

Il a succédé à son père qui exerçait cette activité depuis 1959. «Dans les années 1950, c'était très différent», raconte Christian Badertscher. «Le déneigement se faisait avec des chevaux qui tiraient un triangle de bois, et lorsqu'il y avait trop de neige, la route était fermée jusqu'à la fin de l'hiver.» Aujourd'hui, le matériel a bien changé, mais le temps de travail reste conséquent. «En général je fais une tournée le matin, qui prend entre 3,5 et 4 heures, et une l'après-midi s'il neige beaucoup. Mais ça dépend toujours de la quantité de neige.»

Et que dire de ce mois de janvier si printanier? «Ce n'est pas la première fois que nous avons un mois de janvier si vert», assure-t-il. «En 1997-1998 ou 2005-2006 par exemple, il n'y avait pas eu grand-chose non plus.» Mais il arrive aussi qu'il y ait des hivers où il y a beaucoup de neige. Christian Badertscher se rappelle d'une petite anecdote. «En janvier 1982, il avait énormément neigé et soufflé pendant la nuit, au point que ça avait bouché la sortie de ma ferme. Le matin, en voulant pousser la neige avec le tracteur j'ai un peu forcé et je me suis retrouvé coincé sous le manteau blanc!»

Ce n'est pas la seule histoire cocasse qui a émaillé ses quarante années de service: sortir des automobilistes imprudents d'un tas de neige, déblayer des arbres couchés sur la route après une tempête ou lorsque la neige est trop lourde, les péripéties sont nombreuses!

Si selon lui la quantité de neige reste stable, les variations de température lui semblent plus importantes que dans les années 1970. «Avant, ça restait blanc de novembre à mars, alors que maintenant il y a facilement moins de neige en janvier. Il était également rare de vivre des températures comme la semaine passée.»

Mais dans l'ensemble, Christian Badertscher ne s'inquiète pas des caprices climatiques. «Certains hivers il y a beaucoup de neige, d'autres il y en a moins, c'est en dents de scie, mais ce n'est pas forcément un manque à gagner pour moi.» En effet, agriculteur l'été, il ramasse et déchiquette le bois en hiver. «Donc quand il y a moins de neige, je peux aller à la forêt faire du bois.»

L'homme compte bien continuer cette activité encore quelques années. /EBO

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