«Ces lieux sont restés secrets pendant plus de septante ans. Même mon père n’a jamais dit qu’il venait ici lors de son service militaire» lance Charles Michel, président de Pro Fortins, en regardant les visiteurs qui se regroupent pour cette visite des ouvrages militaires de Valangin. C’était ce samedi 20 juillet, lors d’une des quatre visites organisées par l’association.
Dans le premier fort, Blaise Lauener, ancien garde-fort, décrit la vie des soldats. Ils étaient treize à se démener pour faire fonctionner une mitraillette et un canon, préparer les munitions ou actionner la manivelle approvisionnant les masques à gaz. «Il n’y a jamais eu de combat, mais ces hommes étaient prêts à tenir entre 24 et 48 heures face à l’ennemi», explique-t-il.
Blaise Lauener a commencé sa carrière de garde-fort à Valangin
80 visiteurs
De l’autre côté de la route, sur laquelle on voyait encore la barricade antichar jusqu’à l’an dernier, se trouve le deuxième fort, plus spacieux. Aux murs: cartes, croquis et photos. On repère un jeune Blaise Lauener en tenue militaire. «Je ne suis pas un nostalgique» explique Charles Michel, «mais nous avons un devoir de mémoire envers ces soldats qui auraient été sacrifiés pour ralentir l’ennemi si une attaque avait eu lieu». Alors, avec ses collègues, ils dédient plus de 3’600 heures à l’entretien des lieux et organisent entre vingt et trente visites privées par année dans les quinze ouvrages de Pro Fortins.
Le succès de la journée confirme l’intérêt historique de ces forts: 80 visiteurs et des excursions dédoublées. Charles Michel compte bien renouveler l’expérience l’année prochaine.
La photo de Blaise Lauener datant de 1995 visible sur un mur du fort.