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D'insolites et superbes vaches paissent sur la crête

28 juil. 2009, 04:15

Leurs cornes s'allongent majestueusement, elles-mêmes sont grandes et d'une belle robe acajou. Des randonneurs suivant la crête Tête-de-Ran /Mont-Racine ont été surpris de voir ces neuf vaches inhabituelles dans un pâturage des Pradières, en compagnie de sept veaux qu'elles allaitent. Il s'agit de vaches de Salers, bovin originaire des monts d'Auvergne, en France. Elles appartiennent à Ervin Nussbaum, du Cerneux-Péquignot, seul éleveur de la race dans le canton de Neuchâtel.

«J'ai toujours été amoureux de cette race et n'en voudrais pas d'autre. Après avoir exploité une ferme en France, j'en suis revenu en 2003 avec des génisses de Salers pour constituer un troupeau de vaches allaitantes», raconte Ervin Nussbaum, vice-président du Club Salers Suisse. Celui-ci ne compte encore que 25 membres, dont 14 dans le Jura et le Jura bernois.

C'est que l'élevage de vaches mères - qui allaitent elles-mêmes leurs veaux de boucherie - est relativement récent en Suisse, rappelle Gilles Aeschlimann, à la Chambre neuchâteloise d'agriculture. Ce cheptel suisse de races à viande est surtout constitué d'angus (noires) et de limousines (caramel), mais totalise 26 races. Dont la Salers.

«Cette vache rustique s'adapte très bien au climat et aux pentes de nos régions», répond Ervin Nussbaum. «En plus, elle est très rentable: sa robustesse épargne bien des soins, elle vêle facilement seule et sa grosse quantité de lait suffit à nourrir son veau, sans compléments alimentaires.»

L'éleveur de la vallée de la Brévine détient une quarantaine de bêtes, dont sont issues celles qui passent l'été aux Pradières. Il vend ses veaux à huit mois - environ 330 kg - à la filière bouchère Vianco, qui finit de les engraisser. A la question de savoir pourquoi la race n'est pas davantage représentée, Gilles Aeschlimann évoque la réticence des agriculteurs à détenir des vaches à cornes - «et ce serait contre-nature de les enlever à des Salers» - qui circulent librement dans leur étable et risqueraient de se blesser mutuellement.

Avec leur carrure et leurs grandes cornes, ces Salers sont impressionnantes, mais «pas méchantes du tout», assure leur propriétaire. Attention toutefois: il est vivement conseillé aux randonneurs de ne pas s'intercaler entre une vache allaitante à l'instinct maternel et son veau pendant ses deux ou trois premières semaines de vie. «Il faut simplement contourner le troupeau.»

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