Le canton de Neuchâtel doit réformer ses structures. Jean Studer martèle ce credo depuis plusieurs années. Ses adversaires doivent en convenir: la réflexion de l'homme fort du Conseil d'Etat va plus loin que la petite cuisine politique. En cette période de crise, le canton, toutes collectivités publiques comprises, doit revoir sa manière de fonctionner. Il ne s'agit pas de réduire les prestations de l'Etat et des communes mais de les améliorer. De privilégier la complémentarité plutôt que l'équivalence.
Un exemple? Le projet de Transrun avance à grands pas. A quoi servira ce concept de transports publics si les structures administratives, judiciaires ou sanitaires n'y sont pas adaptées? Jean Studer évoque une juste répartition des activités qui soit profitable à toute la population. N'est-il pas temps de saisir la perche et mettre de côté les ancestrales rivalités? La crise, aussi terrible soit-elle, ne saurait déboucher sur une nouvelle cristallisation des ego. Les caisses sont vides ou en passe de l'être. Personne ne peut se payer le luxe de nouvelles querelles. La tâche du nouveau Conseil d'Etat est de faire avancer le processus. En partenariat avec les communes. C'est indispensable.
Le monde, pendant ce temps, est en mouvement. Personne ne peut l'ignorer. Comme le dit Jean Studer, les collectivités publiques sont décalées. C'est préjudiciable à l'action politique et à la démocratie. A tous les niveaux, tout le monde sera soumis à des décisions prises par des organes non-démocratiques. S'adapter au plus vite, c'est pouvoir prendre, tout ou partie, son destin en main.