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Une toquade très passagère

28 mars 2009, 10:02

Depuis quelque temps, ma copine Caroline faisait du gringue à un militant écolo à la dégaine incroyable. Une caricature d'intello du terroir. Elle alla jusqu'à commettre le sacrilège de l'inviter à nos sacro-saintes causeries du samedi. La conversation roula sur le contenu des magazines féminins quand notre ami fit quelques commentaires maladroits. Faisant diversion, Caroline vint à son secours en se moquant gentiment du ton furieusement féministe de certaines rédactrices. Mais l'homme, qui vraisemblablement n'a jamais vu l'homme, ne saisit pas la perche et continua à déblatérer grave sur le thème du baby blues. Gênée, Caroline me lança un regard appuyé. Je fis mine de rien. Je buvais du petit lait, attendant tranquillement que la marmite explose. Ce qui ne tarda pas. Conforté dans son élan par notre silence sidéré qu'il prit pour de l'approbation, le gaillard fit carrément sur lui: impératif et lénifiant, sans aucune nuance, confondant déni de grossesse et dépression post-partum, il fit une conclusion grotesque à l'emporte-pièce. Caroline, n'y tenant plus, l'arrêta tout net:

- Je ne sais pas pour les autres femmes... mais j'ai beaucoup de compassion pour celle qui a mis au monde un avorton aussi mal torché que toi.

Vexé à mort, le bougre ramassa son manteau et prit la fuite, sous le regard énamouré de sa dulcinée. Et Caroline, regrettant déjà son emportement, se tourna vers moi, accusatrice:

- Là, t'es contente maintenant!

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