Une nouvelle fois, l'UDC a réussi son coup. Lancée en été 2007 en pleine campagne pour les élections fédérales de l'automne, son initiative sur les criminels étrangers triomphe trois ans et demi plus tard. Une victoire qui place le parti de Christoph Blocher sur une rampe de lancement idéale à onze mois du renouvellement des chambres fédérales à l'automne prochain.
A gauche et au centre-droit, c'est la soupe à la grimace. La solution du contre-projet - pourtant privilégiée par les électeurs dans la question subsidiaire - a échoué. Socialistes, libéraux-radicaux et PDC sont désormais confrontés à un double défi.
D'une part, élaborer une loi d'application qui respecte à la fois la volonté du peuple et les accords internationaux que la Suisse a signé. En particulier, la libre circulation des personnes avec l'Union européenne. Et d'autre part, trouver des thèmes de campagne solides et mobilisateurs pour empêcher l'UDC de triompher à nouveau au soir du 23 octobre 2011, date des prochaines élections fédérales.
Pour les trois grands partis gouvernementaux hors-UDC, la tâche ne sera pas aisée. Car ils devront tout à la fois s'accorder sur une solution législative acceptable et se profiler différemment les uns par rapport aux autres. Le tout, en évitant de s'enfermer dans une campagne dictée par l'UDC. Au vu de ce qui s'est passé ces derniers mois, c'est assez mal parti.
De leur côté, Neuchâtelois et Jurassiens ont une nouvelle fois voté à contre-courant du reste de la Suisse, montrant leur esprit d'ouverture et de tolérance. Pour Yvan Perrin et ses amis de l'UDC neuchâteloise, après l'échec de leur stratégie anti-PLR pour l'élection complémentaire au Conseil d'Etat, est-ce un nouveau coup dur? Difficile à dire. L'an dernier, le oui du Locle à l'initiative anti-minarets avait bien montré que les électeurs pouvaient élire un exécutif majoritairement popiste tout en soutenant une initiative UDC. Hier, Le Locle a dit non du bout des lèvres au renvoi des criminels étrangers.
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