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Une leçon de vie

La vie en institution de retraite nous est contée grâce au personnel actif entre leurs murs. Aujourd’hui, l’équipe soignante du home de la Fontanette de la Béroche nous parle d’Henriette, doyenne de l’institution.

18 mars 2021, 17:00
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Il y a un an, notre EMS a été l’un des premiers du canton à être contaminé par le virus du coronavirus. Parmi les résidentes et résidents à avoir contracté la Covid-19, il y a la doyenne de notre institution. Avec ses 102 printemps, Henriette qui a travaillé toute sa vie et élevé ses 8 enfants, fait partie des personnes sévèrement touchées.

Elle est isolée dans sa chambre et se bat contre le virus. Son rire ne couvre plus les conversations lors des repas ou des animations et nous sommes préoccupés de son état de santé, inquiets de savoir si elle surmontera cette épreuve.

Pendant cette difficile période de contamination, tous nos résident-e-s sont resté-e-s confiné-e-s dans leur chambre. Une situation extraordinaire où chaque personne réagit selon sa sensibilité, selon son vécu.

Lorsque Henriette a demandé du lard grillé, cela a été le déclic, le signal annonçant qu’elle était en train de gagner sa bataille.

Contrariée à l’idée de possibles nouvelles mesures restrictives, à l’automne, une résidente est sortie de sa chambre et de l’institution pour aller laisser un mot sur le pare-brise de la médecin qu’elle tenait responsable du premier confinement. A la fin de sa journée de travail, la praticienne a retrouvé le billet sur lequel il était inscrit: «Judas». Parfois, exprimer sa colère et son impuissance soulage, un peu…

Pour une autre dame, le confinement était si agréable qu’il aurait pu durer encore, tant elle appréciait rester dans sa chambre toute la journée; à la fin de son isolement, elle a souhaité continuer à recevoir son petit-déjeuner au lit.

Afin d’adoucir au mieux ces moments ardus, le personnel de l’EMS La Fontanette s’est plié en quatre pour répondre individuellement aux souhaits culinaires des résident-e-s malades, sachant que le plaisir des papilles contribue indubitablement au moral des troupes. Lorsque Henriette a demandé du lard grillé, cela a été le déclic, le signal annonçant qu’elle était en train de gagner sa bataille contre le virus.

Cette épreuve n’a pas altéré son humanité, bien au contraire. Au début de l’année, lorsque la possibilité de vaccination s’est concrétisée et que la question a été posée aux résident-e-s de savoir s’ils-elles souhaitaient se faire vacciner, notre chère doyenne s’est inquiétée de ne pas «voler» la dose de quelqu’un d’autre. Avant de recevoir son injection, elle a encore demandé que le médecin de l’EMS lui assure qu’elle ne privait pas du vaccin une personne qui en aurait plus besoin qu’elle.

Malgré notre longue expérience dans l’accompagnement des personnes âgées, nous restons impressionnés par la résistance et la résilience d’Henriette, et de tant de ses pairs, et nous sommes émus par sa considération pour les autres.

Hors les murs – La vie en EMS poursuit son petit bonhomme de chemin malgré la pandémie et les restrictions sanitaires. «ArcInfo» vous fait passer leur porte le temps de cette nouvelle chronique.
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