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«Une femme à l’honneur», l’air du temps de Nicolas Willemin

Dans son «Air du temps», Nicolas Willemin évoque une femme honorée à Genève, qui remplacera son mari raciste dans le nom d’une petite rue.

29 août 2020, 05:30
AirDutemps-NicolasWillemin

C’est une petite rue de quelques dizaines de mètres à Genève, au-dessus du parc des Bastions. Elle porte, depuis 1948, le nom d’un écrivain, René-Louis Piachaud, actif dans les milieux d’extrême droite dans les années 1930 et décédé en 1941. En 1991, Jacques Chessex le qualifie de «barde gueulard, grossièrement frotté de Parnasse et mussolinisme, un énergumène à l’esprit borné, au verbe haut et creux, à la misogynie caricaturale», avant de qualifier ses textes d’antisémites.

Soucieuse de féminiser les noms de ses rues, la Ville de Genève vient de proposer une quinzaine de changements de dénomination. Dix ont été acceptés par les autorités cantonales, dont une concerne la rue René-Louis Piachaud. Celle-ci devrait donc désormais porter le nom de son épouse, Julienne-Christine Piachaud. Un changement pratique puisque la rue gardera partiellement le même nom.

L’écrivain, qui vivait alors d’un poste de traducteur à la Société des nations (SDN), y avait rencontré cette Française, employée comme cheffe du service de sténographie à la SDN depuis 1922, et l’avait épousée deux ans plus tard. Durant plusieurs années, elle s’est battue pour être payée au même niveau que ses collègues masculins chefs de service à la SDN, car elle estimait, avec ses cinquante collaboratrices, avoir autant voire plus de responsabilités qu’eux. 

A noter que Julienne-Christine Piachaud a quitté ses fonctions après la mort de son mari et on ne sait rien de ses activités par la suite. Ainsi, la date de son décès est inconnue. La plaque de la rue ne devrait donc indiquer que son année de naissance, 1894.

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