«Chômeurs romands, circulez, y'a rien à voir!» Le résultat de la votation fédérale d'hier laisse un goût amer. La majorité alémanique de ce pays, forte de sa bonne santé économique, a choisi de sanctionner en priorité les jeunes chômeurs, ceux d'aujourd'hui et ceux de demain! La réforme de l'assurance-chômage, acceptée hier à 53,4%, aura des conséquences dramatiques en Suisse romande et en particulier dans l'Arc jurassien, une région déjà sévèrement touchée par la crise.
La géographie des résultats cantonaux est d'ailleurs assez claire: 76% de non dans le Jura, 67,8% de non à Neuchâtel, 60,5% de non à Genève, trois cantons qui ont les taux de chômage parmi les plus élevés de Suisse. La Suisse romande a vite remarqué que cette révision allait coûter très cher à toute une frange de sa population, déjà fragilisée par la perte de son emploi.
La dette croissante de l'assurance-chômage est certes inquiétante. Mais la réforme acceptée hier est unilatérale: on se contente de réduire les prestations sans réfléchir aux conséquences sociales de ces coupes à la hache. Pour Neuchâtel pourtant, on connaît déjà le montant de la facture: 4 millions de francs pour l'aide sociale qui devra suppléer des indemnités de chômage rognées par la révision. On déshabille Pierre pour habiller Paul et on fait croire au bon peuple qu'on a trouvé l'½uf de Colomb. Quel manque de vision à long terme! C'est pourtant ce que l'on croyait être en droit d'attendre de nos politiciens.
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