Porte de Brandenbourg, Potsdamerplatz, Unter den Linden. Le c½ur de la cité. Où les stations du S-Bahn et du U-Bahn déversent leurs lots quotidiens de touristes. Deux faux officiers de l'ancienne République démocratique, vêtus des uniformes de l'époque, proposent aux visiteurs d'apposer sur leur passeport, le vrai celui-ci, le tampon officiel de l'ex-RDA. Checkpoint Charlie n'est pas très loin, une paroi entière du Mur se dresse encore le long de la Niederkirchnerstrasse adjacente. Afin de rappeler les cicatrices de l'histoire. Il y a 20 ans, un vent de liberté soufflait sur Berlin, le Mur commençait à s'effriter, il allait tomber le 9 novembre 1989.
Aujourd'hui, une double rangée de pavés traverse la cité du nord au sud sur les 45 km de l'ancienne fracture, il est possible de la parcourir à vélo par ce qui fut autrefois les tristement célèbres «no man's land» séparant l'Otan du Pacte de Varsovie. Dont la flamboyante Potsdamerplatz, depuis quelques années centre névralgique de la capitale avec ses gratte-ciel, après avoir été durant 15 ans un chantier gigantesque.
Autrefois symbole de la division, la Porte de Brandenbourg est désormais celui de la réunion, de la réunification. Depuis ce week-end, elle est le poumon des championnats. Celui où s'y déroulent les épreuves de marche et de marathon, celui où on y célèbre chaque jour, entre 16h et minuit, le «Kulturstadion», le «stade de la culture». Sous le thème «Körper, Kunst der Bewegung» («Le corps, art du mouvement»), ils sont des milliers à s'y rendre pour écouter des concerts classiques ou de rock, pour y danser, y boire, y manger, y admirer des ballets de danse classique. Au sommet de la porte, le quadrige de la Déesse de la paix semble veiller sur cette juvénile animation. Plus loin, sous les tilleuls («Unter den Linden»), la nouvelle ambassade des Etats-Unis côtoie à présent la colossale ambassade de Russie, reconstruite par les Soviétiques dès 1945, et les bureaux de l'Aeroflot. Berlin est un vrai livre d'histoire. Bien vivant.