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Un (petit) pas pour l'égalité

08 juin 2011, 11:05

Madame Pim, épousant Monsieur Pom, pourra continuer de s'appeler Pim. Ou choisir Pom. Monsieur Pom, épousant Madame Pim, pourra s'appeler Pim ou Pom, et leurs enfants, eh bien... tout dépend!

Bienheureux pays dont les parlementaires peuvent passer plus de dix ans à tergiverser sur des histoires de nom de famille. Bienheureux pays qui pourra bientôt se vanter d'offrir l'égalité parfaite dans le choix de son patronyme. Tout en étant scrupuleusement en règle avec la Cour européenne des droits de l'homme. Enfin, sur ce thème précis, car sur d'autres, notamment en matière d'asile, la Suisse n'est pas un modèle d'excellence à Strasbourg...

Mais réjouissons-nous, puisque Madame Pim pourra enfin donner son nom à toute sa famille. ça ne l'empêchera pas de gagner 20% de moins que ses collègues de travail masculins, d'avoir le congé maternité le plus bref d'Europe et de galérer pour trouver une place de crèche. Quant à Monsieur Pom, devenu ou non Monsieur Pim, il devra toujours faire une croix, en cas de divorce conflictuel, sur le partage de l'autorité parentale ou de la garde de ses enfants.

Quarante ans presque jour pour jour après l'introduction du suffrage féminin, l'égalité n'est toujours pas acquise en Suisse. La violence domestique continue de tuer des épouses et des mères, des jeunes filles sont mariées de force à l'étranger. Et les familles, dont le schéma traditionnel a volé en éclat, sont confrontées à une paupérisation inquiétante.

C'est certain: le Conseil des Etats a pris hier une décision essentielle. Nom de nom!

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